Mega: Kim Dotcom a lancé son nouveau site de téléchargement sécurisé

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Un an après la fermeture de Megaupload, le sulfureux Kim Dotcom lance son nouveau site de téléchargement “plus grand, meilleur, rapide, fort, sûr”. Et défie ouvertement les États-Unis.

Le sulfureux Allemand Kim Dotcom a lancé ce dimanche un nouveau site de partage de fichier baptisé Mega. Kim Dotcom a annoncé l’ouverture du site mega.co.nz dimanche à 06H48 en Nouvelle Zélande (17H48 GMT samedi), un an exactement après la perquisition par la police néo-zélandaise de sa vaste propriété à Auckland (nord). Kim Schmitz, qui a changé son nom en Kim Dotcom, est actuellement en liberté sous caution en Nouvelle-Zélande, où il vivait au moment de son arrestation à la suite de ce raid.

Son nouveau site, qu’il assure plus puissant que Megaupload, son précédent site, fermé il y a un an par les autorités américaines. Il aurait été submergé dès les premières heures. “100 000 utilisateurs en moins d’une heure” puis “250 000 utilisateurs inscrits. La capacité des serveurs à son maximum. Ça devrait aller mieux une fois retombée l’euphorie initiale. Wow!!”, s’est félicité l’Allemand sur son compte Twitter.

Le nouveau site est resté bloqué plusieurs heures dimanche. “Je ne peux pas m’enregistrer, c’est bloqué”, se plaignait un internaute. “Je ne peux pas ouvrir le site”, remarquait un autre. Il était de nouveau accessible vers 06H00 GMT. “Nous avons enregistré un grand intérêt pour le site, tout est rentré dans l’ordre désormais”, a ensuite assuré Dotcom qui devait donner une fête extravagante dans sa propriété dimanche soir.

Mega.co.nz se présente comme un service de stockage en ligne (en réseau virtuel “Cloud”) de type Dropbox ou Google Drive mais il propose 50 GB de stockage, une offre nettement supérieure à ses concurrents. Kim Dotcom l’a annoncé hyper sécurisé.

Après Megaupload, le site se veut “plus grand, meilleur, rapide, fort, sûr”. “Contrairement à la plupart de nos concurrents, nous utilisons une partie de l’art des technologies de cryptage basé sur navigateur où vous, et pas nous, contrôlez les clés”, indique le site en français. Les concepteurs comprennent “Kim Dotcom, Mathias Ortmann, Bram van der Kolk, et Finn Batato”, précise-t-il.

Un défi lancé à la Maison-Blanche

Défiant ouvertement la Maison-Blanche, il a publié un court tweet sur le compte @BarackObama, un quart d’heure avant l’activation du site: “15 minutes”. Kim Dotcom, de nationalité allemande, est sous la menace d’une extradition aux Etats-Unis, qui veulent le juger pour violation de droits d’auteur. L’audience pour l’extradition a été repoussée deux fois et est à présent fixée à août 2013.

Créé en 2005 et installé à Hong Kong, le site Megaupload, affirmait rassembler chaque jour 50 millions d’utilisateurs et représenter 4% du web. Les États-Unis accusent les responsables du site d’avoir tiré 175 millions de dollars US (130 millions d’euros) d’activités criminelles et causé un préjudice de 500 millions de dollars US aux détenteurs des droits, en proposant des copies piratées de films de cinéma, de programmes télévisés et d’autres contenus.

A la tête de ce flot d’argent, l’imposant Kim Dotcom vivait dans le plus pur style “bling-bling”, avec son immense propriété “Dotcom mansion” (manoir Dotcom) près d’Auckland, où la police a saisi entre autres une Cadillac rose de 1959 et une Rolls Royce Phantom, ainsi que des oeuvres d’art. Rien qu’en 2010, Kim Schmitz aurait touché 42 millions de dollars grâce à ses activités sur internet, selon les autorités américaines qui ont saisi 50 millions de dollars d’actifs. Kim Schmitz, emprisonné à Auckland après son arrestation le 20 janvier, a été libéré sous caution un mois plus tard. Aux États-Unis, il encourt une peine allant jusqu’à 20 ans de prison.

Il a visiblement voulu se protéger de nouvelles poursuites judiciaires en assurant que les données échangées entre utilisateurs du site mega.co.nz seraient cryptées et inaccessibles aux administrateurs. L’un de ses avocats, Ira Rothken, s’est déclaré certain de la légalité du site qu’il a qualifié de “start-up la plus surveillée” de l’ère numérique.

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