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L’internet vocal c’est un petit peu la Stasi…

Et si les assistants vocaux des géants du Net comme Google, Amazon ou Apple étaient comparables à des agents de la Stasi, vous savez, l’ancienne police secrète de l’ex-Allemagne de l’Est?

Aujourd’hui, l’internet vocal, c’est un petit peu la Stasi. Pour les plus jeunes, je rappelle que la Stasi, c’était la police secrète de l’ancienne Allemagne de l’Est. Et ce parallèle ne vient pas de moi mais de mes confrères du journal Le Figaro. Vous me direz que la Stasi, ce n’est pas sympa comme comparaison pour l’Internet vocal, mais est-ce vraiment faux ? Ceux qui lisent et décortiquent la presse, comme moi, savent que tout l’été, nous avons eu des scandales à la queue leu leu concernant des écoutes émanant des assistants vocaux des géants d’Internet.

On a appris, tour à tour, qu’Apple nous écoutait via son assistant vocal, que c’était aussi le cas pour Google et que c’était aussi le cas pour Amazon, sans oublier Microsoft… Difficile dès lors d’affirmer que l’Internet vocal n’a pas succombé au syndrome de la Stasi. D’ailleurs une enquête de l’agence d’informations financières Bloomberg a démontré que des sous-traitants d’Amazon écoutaient une partie de nos conversations via l’assistant vocal Alexa. On croit toujours que ces sociétés utilisent uniquement des technologies sophistiquées, comme l’intelligence artificielle, mais tous les scandales de cet été ont montré qu’au contraire elles ont encore recours à des humains pour nous écouter, retranscrire nos propos les plus privés et aider ensuite la machine (c’est-à-dire l’intelligence artificielle) à s’améliorer.

Les plus cyniques diront que c’est notre faute, nous n’avions qu’à regarder les conditions d’utilisation de ces assistants vocaux et nous aurions ainsi vu qu’il était prévu qu’une partie de nos conversations puissent être conservées et analysées.

C’est vrai, c’est un cruel rappel : nous avons décidé d’abandonner de nous-mêmes notre vie privée et puis, après, nous nous étonnons qu’on écoute nos conversations privées…

Au fond, tout cet aspect schizophrène pourrait être résumé par la blague suivante : “Bonjour, comme je n’ai pas Facebook, j’essaie de me faire des amis en dehors de Facebook mais en appliquant les mêmes principes : tous les jours, je descends dans la rue et j’explique aux passants ce que j’ai mangé, comment je me sens, ce que j’ai fait la veille, ce que je suis en train de faire, ce que je vais faire demain. Je leur donne des photos de ma femme, du chien, de mes enfants, de moi en train de laver ma voiture, de ma femme en train de coudre… Ah oui, j’ai failli oublier, j’écoute aussi leur conversation et je leur dis “j’aime” ! Et vous savez quoi ? Eh bien, cela fonctionne, il y a déjà 4 personnes qui me suivent : 2 policiers, un psychiatre et un psychologue !”

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