Chrome OS arrive : est-il fait pour vous ?

© Reuters

Le système d’exploitation de Google pourrait être lancé officiellement le 10 mai. Nos impressions.

Les spéculations vont bon train sur la date de lancement de Chrome OS, le système d’exploitation open source développé depuis deux ans par Google, et destiné aux netbooks. Alors qu’aucune date précise n’a été avancée par Google, qui parle d’un lancement en début d’été, la mise à disposition la semaine dernière d’une “version stable” du système pour les développeurs – version finale qui constitue la dernière étape avant le lancement commercial – a relancé les rumeurs.

Tout le monde s’attend maintenant à ce que Google annonce officiellement Chrome OS lors de sa conférence I/O, l’événement de l’année consacré par la firme aux développeurs, qui aura lieu le 10 mai à San Francisco.

Nous avons pu tester une version non définitive de Chrome OS. Nos impressions.

Une nouvelle façon d’utiliser son ordinateur

Chrome OS est entièrement tourné vers le cloud computing, l’informatique dématérialisée. Les futures machines sur lesquelles il sera installé, fabriquées par Samsung et Acer, seront conçues spécifiquement pour une utilisation web centrée. Avec Chrome OS, tout se passe à l’intérieur du navigateur, Chrome, concrètement le seul logiciel que le PC fait tourner. Il en découle une façon complètement différente d’utiliser son ordinateur. Parce qu’en fait, on n’utilise plus un ordinateur : on utilise internet. La machine devient un simple intermédiaire d’accès aux ressources du web.

Pour un utilisateur habitué aux PC sous Windows ou aux Mac, l’expérience est déroutante. Il n’y a pas de bureau : l’écran d’accueil est un onglet de navigateur, qui affiche toutes vos applications favorites, un peu comme un hybride entre raccourcis et écran d’accueil de smartphone ou de tablette. C’est déstabilisant, cet univers fermé. Au départ on a un peu l’impression de se retrouver sur AOL en 1999.

Pas non plus de poste de travail, pas de dossier “mes documents”, pas d’explorateur pour farfouiller dans le disque dur. D’ailleurs, il n’y a pas moyen de savoir ce qui se trouve sur le disque dur. On peut juste faire une recherche dans les fichiers téléchargé en tapant CTRL J.

Pas de client de messagerie (comme Outlook, par exemple), pas de logiciels préinstallés. Et pas question d’en installer vous-même. Chrome OS n’est pas conçu pour exécuter des logiciels traditionnels, mais pour gérer des applications web.

Seule entorse à ce principe, l’ordinateur est censé intégrer un media player que nous n’avons pas pu tester, ni en téléchargeant un fichier MP3, ni en utilisant une clés USB, que le PC ne reconnaissait désespérément pas.

Pour trouver l’équivalent des logiciels et des outils auxquels je suis habitué, il va falloir piocher dans les applications du Chrome Web Store, gratuites ou payantes. Par exemple, à la place de Word je vais pouvoir utiliser Google Docs. A la place d’Outlook, Gmail.

Les plus

L’ordinateur démarre très vite (il lui faut moins de 10 secondes). Il détecte rapidement les réseaux sans fil disponibles. Il suffit d’avoir un compte Google et de rentrer le mot de passe du réseau pour se connecter. Et pour se familiariser rapidement avec la machine, un didacticiel bien pensé guide l’utilisateur.

Toutes les informations relatives à votre navigation sont stockées grâce à votre compte Google. Ce qui implique qu’utiliser cet ordinateur là ou un autre sous Chrome OS n’a aucune importance. Il peut crasher, vous retrouverez votre profil sur une autre machine. On peut créer plusieurs comptes pour que chaque membre de la famille dispose de son profil.

Chrome OS simplifie une bonne partie des usages courants sur un PC. Sur le bureau figurent les raccourcis/applications les plus visités et ceux récemment fermés. Dans la barre d’adresse du navigateur, il est facile d’accéder à l’historique des pages visitées, y compris des documents Google Docs, ce qui remplace la fonction “documents récents” de Windows.

En ce qui concerne le Chrome Web Store, il y a du choix, et cela va aller croissant. On pourrait même voir débarquer des applications de concurrents, libre à eux de créer des applications pour Chrome. Les applications ne sont pas forcément utilitaires. Le New York Times, par exemple, a son application Chrome, qui offre une expérience de navigation différente du site internet.

Les réglages du PC, réduits à leur plus simple expression, sont un jeu d’enfant. Tout est piloté par une petite icône représentant une clé à mollette, visible constamment en haut à droite. Nul besoin d’aller trifouiller dans x menus différents. Pour personnaliser son fond d’écran, on trouve des “thèmes” dans le Chrome Web Store. C’est bien plus simple et intuitif que d’aller dans un “Panneau de configuration”.

Raphaële Karayan, L’Expansion.com

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content