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Ce danger qui menace de faire exploser toute l’économie numérique

L’économie numérique – dont on nous vante tous les jours les mérites de son efficacité et son utilité quotidienne – ne serait-elle qu’une économie en carton-pâte ? Une économie qu’un pirate informatique amateur peut pulvériser très facilement ?

La question posée par Les Echos (1) est pertinente. L’actualité de ces dernières semaines et derniers mois pourrait en tous cas le faire croire. Le dernier exemple a été donné avec le site de rencontres extra-conjugales Ashley Madison. Voilà un site qui avait officiellement 37 millions d’abonnés et qui réalisait 115 millions d’euros de revenus. Le site, comme vous le savez certainement, a été piraté et l’identité de ses 37 millions d’utilisateurs dévoilée. Depuis lors, le PDG de cette société a dû démissionner et il faudra voir si ce site survivra, car il est désormais attaqué en justice de toute part.

Quand je parle d’économie numérique en carton-pâte, c’est parce qu’on a découvert que les 37 millions d’utilisateurs de ce site de rencontres extra-conjugales n’avaient en réalité que 11 millions d’êtres humains actifs… Le reste, c’était des faux comptes ou des robots – autrement dit, des algorithmes ! Et sur ces 11 millions de vrais utilisateurs, le rapport était de 1 femme sur 1.000 personnes. Bref, tout était faux, bidon dans ce site ! Et il a suffi qu’un groupe de pirates informatiques amateurs décide de le démonter pour que sa réputation explose en plein vol.

À force de se focaliser sur l’efficacité de l’économie numérique, on a trop vite oublié à quel point elle est vulnérable

Et ce cas est loin d’être particulier, comme le fait remarquer Les Echos. Google – dans un autre registre – est soupçonné par la Commission européenne de manipuler en quelque sorte les résultats de recherche en faveur de ses propres produits.

Par ailleurs, au cours des mois qui viennent de s’écouler, on a appris, tout à tour, que la Chine, via une cyberattaque, avait dévoilé les données personnelles et l’identité de 21 millions de fonctionnaires américains, y compris des espions. Et les firmes privées ne sont pas non plus à l’abri du piratage: on l’a vu avec Sony, mais aussi avec la banque JP Morgan dont 76 millions de comptes ont été piratés. Bref, la liste est longue des entreprises ayant pignon sur rue et dont les données personnelles et/ou bancaires de leurs clients se baladent sur le Web.

En fait, à force de se focaliser uniquement sur l’efficacité réelle de l’économie numérique, on a trop vite oublié à quel point celle-ci est vulnérable. Pourtant, c’est la première fois dans l’histoire que les citoyens confient ainsi d’un clic leurs données les plus personnelles sans se rendre compte que celles-ci peuvent un jour tomber dans de mauvaises mains. C’est l’une des leçons de cet été 2015.

(1) Pourquoi il faut repenser la nouvelle économie, 2 septembre 2015

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