BlackBerry PlayBook, la tablette pour frimer au boulot

Research In Motion se démarque de l’offre existante en se positionnant sur un public à la fois professionnel et grand public, et compte sur l’intégration à sa gamme BlackBerry pour faire la différence.

On sait que la bataille des tablettes tactiles sera rude et que l’iPad est parti pour dominer le marché pendant un bon bout de temps. Research In Motion tente dès lors sa chance en faisant ce qu’il sait faire de mieux et qui lui a permis de capter près de 18 % du marché des smartphones : fabriquer un produit pour les professionnels.

Lors d’une conférence dédiée aux développeurs (DevCon) à San Francisco, le groupe canadien a présenté son projet de tablette : le PlayBook, qu’il devrait lancer début 2011 aux Etats-Unis. Un appareil totalement intégré au système de ses téléphones BlackBerry.

“C’est la première tablette professionnelle au monde”, a claironné Michael Lazaridis, co-CEO de RIM. Les entreprises pourront notamment conserver le contrôle sur la flotte de tablettes de l’entreprise, de la même manière qu’elles le font avec les flottes de smartphones BlackBerry.

La plus grande incertitude concernant cette tablette, c’est son prix. Sachant que RIM compte séduire également le grand public, volonté qu’il affiche en ayant choisi un nom évoquant le jeu, on peut espérer qu’il soit compétitif. Dans une vidéo de démonstration – Michael Lazaridis n’a quasiment pas manipulé le produit en direct : n’est pas Steve Jobs qui veut – RIM a montré que le PlayBook était adapté aux présentations professionnelles comme aux vidéos et aux clips musicaux :

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Le PlayBook de RIM, une Galaxy Tab… en mieux ?

Pour ce qui est des caractéristiques, le PlayBook comble certains manquements de l’iPad, comme une caméra (sur les faces avant et arrière) et la faculté d’accéder à davantage de pages Web grâce au support de Flash.

Au global, il se rapproche des caractéristiques de la Galaxy Tab. Le Financial Times relève d’ailleurs les similarités stratégiques et techniques avec la tablette de Samsung. Pour InformationWeek, la différence se situe surtout au niveau du design, résolument professionnel pour le PlayBook, plus grand public pour Galaxy Tab. Quant à Gizmodo, il s’avoue plus emballé par la tablette de RIM que par celle de Samsung : “Au final, le PlayBook est beaucoup plus excitant que ce à quoi tout le monde s’attendait de la part de BlackBerry, surtout étant donné la médiocrité de leur dernier gros lancement, le BlackBerry Torch.”

Un des atouts du PlayBook sera son intégration poussée avec l’écosystème BlackBerry. Une simple connexion Bluetooth permet de synchroniser le calendrier, le carnet d’adresses et la messagerie d’un appareil à l’autre. Et si l’OS de la tablette sera différent de celui des BlackBerry, il ne devrait pas désarçonner les utilisateurs de ces smartphones. “L’OS ressemble à un mélange de WebOS (Ndlr, système d’exploitation de Palm) et de BlackBerry OS”, note Engadget.

Publicité : 40 % pour RIM, 60 % pour les développeurs de l’application

Concernant le nerf de la guerre, les applications, Michael Lazaridis a promis que les développeurs auraient accès dans les semaines à venir aux codes leur permettant de concevoir des applications adaptées. Amazon a déjà annoncé que l’application Kindle, sa librairie numérique, serait accessible sur le PlayBook. Ce n’est sans doute pas un hasard si RIM a fait son annonce lors de la DevCon : les applications sont un argument de vente essentiel pour les téléphones portables et les tablettes, et RIM veut rattraper son retard dans ce domaine par rapport à Apple et le système Android de Google.

“Nous permettons aux développeurs de mieux monétiser leurs services et de plus impliquer les consommateurs pour créer des applications plus riches et intéressantes”, a affirmé Alan Brenner, un responsable du groupe canadien. Les nouveaux programmes sont censés faciliter l’élaboration d’applications pour BlackBerry, et leur monétisation par la publicité ou des achats réalisés directement sur le téléphone.

Pour la publicité, le modèle de répartition des revenus sera de 40 % pour RIM et 60 % pour les développeurs de l’application. L’idée est de développer la boutique en ligne d’applications “App World”, riche d’environ 11.000 applications. Actuellement, App World accuse un gros retard par rapport à l’App Store d’Apple (plus de 250.000 applications) et à l’Android Marketplace (plusieurs dizaines de milliers).

Parmi les nouvelles possibilités, BlackBerry veut proposer à ses 35 millions d’utilisateurs des “super appli”, détectant par exemple quand un internaute se trouve en voiture pour que ses courriels puissent lui être lus.

En conclusion selon PC World, “le PlayBook a le potentiel pour innover, et pour le faire avec style, un doublé dont RIM a cruellement besoin pour revenir sur le devant de la scène”.

Raphaële Karayan, L’Expansion.com

Caractéristiques du PlayBook

Ecran 7 pouces (un tout petit peu plus grand que la Galaxy Tab), définition 1024×600

Epaisseur : 9,7mm (contre 13,4 mm pour l’iPad)

Poids : 400 g (contre 680 g pour l’iPad Wi-Fi)

Processeur double coeur ARM à 1GHz, 1 Go de RAM

Caméra en façade 3 millions de pixels

Caméra arrière 5 millions de pixels HD

Connectique: micro USB, HDMI

Connectivité : Bluetooth, Wi-Fi (modèle 3G est prévu ultérieurement)

Batterie non amovible

Synchronisation avec un BlackBerry

Système d’exploitation: Tablet OS, multitâches, développé par QNX Software Systems rachetée en 2009

Support de Flash, HTML 5, Java

Prix : inconnu

Date de sortie : début 2011 aux Etats-Unis, au printemps en Europe et en Asie

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