GSM: retour vers le passé

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Aujourd’hui, une tendance à contre-courant se note dans le secteur de la téléphonie mobile: les anciens GSM des années 2000 font discrètement leur retour sur le marché de la téléphonie mobile, pourtant dominé par la connectivité à outrance et les smartphones.

La mode du vintage

Vingt ans déjà que le téléphone portable s’est immiscé dans le quotidien des Belges. Depuis, il n’a cessé d’évoluer au fil des surenchères technologiques. Aujourd’hui, une tendance à contre-courant se note dans le secteur : les anciens GSM des années 2000 font discrètement leur retour sur le marché de la téléphonie mobile, pourtant dominé par la connectivité à outrance et les smartphones. “La règle selon laquelle ‘ce qui est rare est à la mode’ se vérifie en marketing. Et les GSM ne font pas exception, explique Charles Cuvelliez, de l’Ecole polytechnique de l’ULB, spécialiste de la régulation du secteur des communications électroniques. Le côté kitsch ou vintage de ces anciens GSM attire sûrement les plus nostalgiques d’entre nous.” Qu’elle soit passagère ou non, cette mode est assimilable à celle du vintage qui envahit les secteurs comme le vêtement ou la décoration.

“Back to basics”

Le vintage, voilà ce sur quoi mise la jeune entreprise française Lëkki qui s’est lancée dans le recyclage et la vente de GSM des années 1990. Leur principal mot d’ordre : redonner vie à ces anciens téléphones, en les “remasterisant” et en leur accolant un design vintage et un look fun et coloré. Leur slogan, Back to basics, en dit long sur ce désir de prendre le contrepied dans un secteur qui évolue chaque jour. En France, un autre site a fait le même pari : vintagemobile.fr. Les prix y grimpent jusqu’à 1.000 euros (pour un Nokia 8800). “Parce que trop de réseaux sociaux, trop de push mail, trop d’applis nous rendent esclaves de notre quotidien.” Tel est le leitmotiv de Lëkki d’après qui, dans le flot de connectivité actuel, il devient vital de revenir aux fonctionnalités et divertissements basiques. Cette entreprise s’adresse à deux types de profils : les 25-35 ans attirés par le côté vieillot d’un téléphone hors du commun et les nostalgiques qui veulent revenir au GSM qu’ils avaient avant. L’achat d’un ancien GSM est également motivé par le désir d’avoir un second mobile peu cher ou de retrouver enfin une batterie qui tient longtemps.

Sur le marché de l’occasion

Les magasins de mobiles d’occasion et les sites internet de seconde main sont d’excellentes niches où (re)trouver ces anciens téléphones portables. Alors que certains ne demandent qu’à vider leurs tiroirs, d’autres sont nostalgiques et ravis de remettre la main sur ces GSM oubliés. Sara Jacobi, porte-parole du site 2ememain.be, recense une quantité importante de modèles des années 2000, comme les Nokia 6100, 3510, 5110 ou les Siemens C65. Cependant, tempère-t-elle, l’iPhone reste le plus populaire sur ce site. Les prix moyens d’anciens GSM sont généralement très bas (5 à 10 euros) et ils sont vendus soit par pièce, soit par lot. “Généralement, les ventes par lot sont destinées aux acheteurs qui veulent récupérer l’or qu’ils contiennent. Par pièce, ce sont surtout des acheteurs qui en ont marre de la surenchère des prix des smartphones ou qui veulent se distinguer avec un ancien modèle”, conclut Sara Jacobi.

Ces vieilleries ont de la valeur

“Votre vieux GSM vaut encore de l’argent”, “Valorisez votre ancien GSM”, “Nous reprenons votre vieux GSM jusqu’à 500 euros”. Les formules se multiplient et se ressemblent dans de nombreuses enseignes de téléphonie mobile. D’une toute autre façon cette fois, les GSM des années 2000 font leur retour dans les boutiques de mobiles et les sites internet. Et cela contribue indéniablement au regain d’intérêt pour ces “antiquités” qui — on s’en étonne — valent de l’argent. “Les nombreuses campagnes d’opérateurs mobiles poussent à la transition et à l’adoption du smartphone”, remarque Charles Cuvelliez, spécialisé dans le secteur des communications électroniques. Ainsi, des sites comme love2recycle.be évaluent la valeur d’un GSM et le rachètent. Au même titre que Bebat et Recupel poursuivent leur collecte et le recyclage de ces GSM, pour laisser la place… au smartphone tout-puissant.

LAURANNE GARITTE

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