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Globalisation 2.0 : une vision très attractive

Beaucoup de gens ne semblent pas encore bien réaliser que les divers problèmes auxquels l’économie mondiale est confrontée aujourd’hui, sont liés…

Beaucoup de gens ne semblent pas encore bien réaliser que les divers problèmes auxquels l’économie mondiale est confrontée aujourd’hui, sont liés. Il existe des rapports étroits entre la crise financière, les difficultés économiques – la lutte pour des emplois à l’échelle mondiale – et les problèmes écologiques. Le modèle de “Globalisation 1.0” comporte des bugs qu’il faut d’abord éliminer du système. Il ne manque pas de mégaprojets pour résoudre les problèmes écologiques : des éoliennes en mer et sur terre, des réseaux de distribution d’électricité intelligents (smart grids), des parcs d’énergie solaire… Ces projets constituent certainement des éléments importants de la réorientation vers une économie verte. Cependant, ils sont en partie issus de l’idéologie qui a précisément tant déséquilibré le monde. L’économie verte est un moyen d’évoluer vers une économie durable. Et pour que celle-ci devienne encore plus durable, il faut aussi agir sur d’autres aspects, comme notre mode de vie, la dimension d’échelle de nos initiatives et, par exemple, aussi notre attitude consistant à privilégier la quantité plutôt que la qualité.

“Less is more”

Si l’on développe l’énergie verte dans le seul but de pouvoir consommer toujours plus d’énergie, cette solution n’aidera l’économie mondiale que temporairement. Il faut une réflexion plus fondamentale. Des phénomènes comme le slow food, les magasins d’occasion et toutes sortes d’ateliers de réparations dont le nombre ne cesse de croître démontrent qu’aux Etats-Unis, beaucoup de micro-initiatives voient le jour pour donner forme à la version américaine de l’économie verte. Ces nombreuses initiatives de petite taille réalisent ensemble quelque chose de grand. Elles naissent de la conviction des consommateurs qu’il y a moyen de faire plus avec moins (d’argent, de matières premières, de pollution…). Cette formule évoque la déflation : moins, donc moins de croissance. L’ironie de la situation est que le mode de pensée des gens aujourd’hui les incite à considérer cette évolution comme un problème alors que cette forme de déflation est très bénéfique pour l’économie mondiale.

“Small is beautiful”

Une version améliorée de l’économie mondiale, disons une Globalisation 2.0, doit tenir compte des erreurs commises dans le système mis en place antérieurement. Une chaîne logistique globale est une chose. Mais d’abord transporter les matières premières vers l’endroit du globe où la main-d’oeuvre est la meilleur marché pour ensuite expédier le produit fini par bateau (ou par avion) vers les régions du monde où les consommateurs le consomment volontiers, n’est pas un système durable pour la planète. La production locale ne pourra se développer que si l’on fait payer à la logistique internationale un prix correct pour les atteintes qu’elle inflige à l’environnement. L’économie mondiale actuelle maximalise les avantages d’échelle mais cette optimisation a des défauts parce qu’elle ne prend pas en compte les effets dommageables sur l’emploi, le tissu social et l’environnement. Cela ne signifie certes pas qu’il faut tirer un trait sur la globalisation mais qu’il importe de réfléchir aux défauts qu’elle présente dans sa version 1.0.

Sommes-nous impuissants ? Lorsqu’on veut changer le monde, on doit commencer par soi-même. C’est aussi ce qu’ils se sont dit à Amsterdam. Les camions des fournisseurs ne sont plus autorisés à entrer dans la capitale néerlandaise et ce sont des vélos électriques de transport (voir photo) qui ont pris le relais. Un tel vélo peut transporter 450 kg de marchandises. Il faut donc faire au moins 20 trajets pour déplacer un volume équivalent à celui que transportaient les camions. Ce changement signifie plus d’emplois mais aussi indubitablement une adaptation, disons une demande plus rationnelle. Ce sont de petites décisions de ce genre qui auront un grand impact sur l’économie de demain. Moins avec plus, mais plus de gens dans le process et plus de qualité que de quantité. C’est n’est pas une vision sombre mais une vision très attractive. La Globalisation 2.0 est une amélioration, non un pas en arrière.

Réactions : trends@econopolis.be

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