Est-il possible de développer un jeu vidéo en Belgique ?

Larian Studios, studio de développement belge. © Capture d'écran youtube

Le développement de jeux vidéo passe aussi par l’Europe. Si les studios de développement les plus connus sont Français, Anglais ou encore Hollandais, certains se trouvent en Belgique, un pays qui va même jusqu’à former des développeurs.

La question “pouvez-vous me citer un jeu vidéo développé en Belgique”, a peu de chances d’obtenir une réponse. Pourtant, il y a bel et bien une industrie belge du jeu vidéo. Des petits jeux pour smartphones aux grosses productions pour PC et consoles, les studios de développement belges font régulièrement parler d’eux.

Le plus important ces dernières années est sans conteste Larian Studios. Pas plus tard qu’en juin 2014, la société gantoise sortait Divinity : Original Sin sur PC, un RPG (jeu de rôle) financé en avril 2013 par les joueurs via la plateforme de financement participatif Kickstarter.

La Belgique compte plusieurs autres studios, aux budgets certes plus modestes, mais qui font régulièrement parler d’eux : Grin (Anvers), Abrakam (Liège), Tale of Tales (Gand), Sileni Studios (Anvers), Little Big Monkey (Mons),Fishing Cactus (Mons),Drag On Slide (Mons) et bien d’autres encore.

Woolfe : the Red Hood Diaries
Woolfe : the Red Hood Diaries© https://www.facebook.com/woolfegame?fref=photo

Comment se finance un jeu ?

Bien loin des studios américains qui peuvent dépenser des dizaines, voire des centaines de millions de dollars dans le développement (et le marketing) d’un jeu, les sociétés belges doivent souvent s’organiser avec de plus petits budgets.

Dans le meilleur des mondes, le financement d’un jeu se ferait sur base des bénéfices engrangés par une ancienne production. Mais ce n’est pas toujours suffisant et les studios peuvent alors compter sur différentes possibilités.

Comme ce fut le cas pour Larian Studios, certaines boîtes peuvent lancer une campagne sur une plateforme de financement participatif telle que Kickstarter. Le principe est simple : le joueur donne la somme qu’il souhaite et reçoit en échange certains bonus prédéfinis, allant d’un simple pack de fonds d’écran à une rencontre avec les développeurs, en passant par la possibilité de télécharger le jeu gratuitement à sa sortie ou encore l’apparition de son nom dans les crédits. Lorsque le concept est intéressant et que les récompenses sont séduisantes, certains n’hésitent pas à faire des dons de plusieurs centaines, voire milliers d’euros.

Un autre moyen pour les studios de trouver l’argent nécessaire est de faire appel à une aide publique. En Belgique, on peut citer les fonds St’Art de la fédération Wallonie-Bruxelles, qui financent des projets créatifs et qui ont donc, de fait, été amenés à soutenir différents studios de développement.

Il y a également le jeu “commandé” par un tiers, un cas de figure dans lequel le commanditaire finance le développement du jeu. Si ce sont parfois de grosses sociétés qui commandent des jeux, n’ayant pas d’équipe disponible, les studios belges ont plutôt affaire avec des entreprises désireuses d’avoir un jeu ayant une vocation tantôt ducative (“serious game”), tantôt publicitaire (“advergame”). Différentes études ont déjà démontré l’effet que peuvent avoir les jeux vidéo sur le comportement, ce qui expliquent cet intérêt envers ce type de productions.

Console de développement
Console de développement© iStockPhoto

Des écoles de développement belges

Bien entendu, pour développer un jeu, il faut d’abord se former. Si un baccalauréat ou un master en informatique ou en infographie peut faire l’affaire, il existe des institutions proposant des formations centrées sur le jeu vidéo. C’est le cas de la Ludus Académie, basée à Strasbourg qui possède un campus à Bruxelles. L’école propose une formation en trois cycles, au cours desquels l’étudiant sera amené à travailler plusieurs compétences : le développement, les graphismes, son esprit créatif, la communication et le travail d’équipe.

L’École Supérieure d’Infographie Albert Jacquard propose aux étudiants, en collaboration avec l’Université de Namur et les professionnels belges du secteur, une sélection de cours portant sur le jeu vidéo : animation, modélisation de personnages, création de niveaux, etc.

Certes, ce n’est pas demain la veille que la Belgique deviendra le pôle mondial du développement de jeux vidéo. Mais il n’empêche que le pays a des ressources et se donne les moyens, grâce notamment au fond St’Art, mais aussi grâce à la présence d’institutions proposant des formations spécialisées, de faire parler de lui dans le secteur. À un moment où le marché du jeu vidéo indépendant (jeux développés par de petites équipes indépendantes, en général avec un budget limité ou sur base d’une campagne de financement) explose, les développeurs belges ont plus que jamais les cartes en main pour se faire connaître.

Wilmart Pierre

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