Volvo Gand va construire des voitures chinoises

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L’usine de Volvo Gand va construire des voitures de la marque chinoise Lynk & Co à partir de la fin 2019, annonce lundi le constructeur automobile suédois. Volvo Cars avait pris l’an dernier une participation de 30% dans l’entreprise chinoise, aux côtés de Geely Auto (50%) et Zhejiang Geely Holding (20%).

Cette production commune aura un effet positif sur les coûts, l’emploi et les volumes de production du site gantois, où travaillent environ 5.000 personnes, assure Volvo Car Belux.

Lynk & Co est une marque qui a été lancée en 2015 et dont les ventes se font directement en ligne sur internet. Elle appartient à Zhejiang Geely Holding, le propriétaire de Volvo Cars. Grâce à cette opération, le constructeur suédois va soutenir l’expansion de l’enseigne chinoise en Europe et opte par ailleurs pour davantage de diversification dans ses activité, explique-t-il.

Les voitures de Lynk & Co seront construites selon la même architecture (Compact Modular Architecture) que celles de Volvo produites à Gand.

“Nous voyons beaucoup de potentiel pour cette nouvelle marque sur le marché européen et allons soutenir Lynk & Co avec l’expertise technologique et industrielle de Volvo”, assure Hakan Samuelsson, le patron de Volvo Cars.

“Notre usine gantoise est l’une des plus efficaces du genre en Europe, avec un personnel très qualifié”, a renchéri Javier Varela, senior vice president manufacturing and logistics au sein du constructeur suédois. “La décision de Lynk & Co d’opter pour Gand pour sa production européenne démontre le haut niveau de contrôle de la qualité.”

L’usine de Gand est l’un des deux sites de production de Volvo en Europe. La marque suédoise construit des voitures depuis 1965 déjà et produit actuellement en Flandre la XC40, un SUV compact qui a été déclaré ‘voiture de l’année’ le mois dernier lors du salon automobile de Genève. D’autres modèles sont également construits à Gand: la V40, la V40 Cross Country, la S60 et la V60.

Les syndicats satisfaits

Cette annonce constitue “une bonne nouvelle et est en ligne avec les attentes”, ont réagi ce lundi matin les syndicats des employés sur le site.

Cette arrivée chinoise n’était pas inattendue, à en croire les représentants des travailleurs. Une telle possibilité aurait même été évoquée lors d’une visite de Li Shufu, le patron de Geely, l’entreprise à laquelle appartient Volvo Cars, lors d’une visite sur le site gantois il y a quelques années.

Un syndicaliste souligne d’ailleurs que son organisation s’était montrée ouverte à une telle démarche dès le premier jour de la reprise du constructeur automobile suédois par le groupe chinois.

“Pour nous, cela constitue une bonne nouvelle. Pour les clients, ce sera un changement, comme celui à l’époque où l’on regardait bizarrement l’arrivée de voitures japonaises et coréennes en Europe”, commente ce syndicaliste. “Mais nous préférons en tous les cas construire les voitures ici plutôt qu’en Chine. L’emploi à Gand est de la sorte mieux garanti.”

Un autre représentant des travailleurs souligne par ailleurs “le nouveau phénomène” que représente cette décision, qui “va à contre-courant”. “La plupart du temps, c’est la situation inverse: les constructeurs automobiles délocalisent en Chine”, relève-t-il. Ce choix s’inscrit dans la gestion de Volvo de construire les voitures là où elles sont vendues, fait-il encore remarquer.

Les syndicats estiment enfin que le timing pour ce nouveau modèle -la fin 2019- représentera un sérieux défi. “Ce sera excitant et pas évident à la fois, mais nous avons déjà démontré par le passé que nous pouvions arriver à nos fins.”

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