Voitures électriques, le grand virage (graphique)

Image d'illustration. © Reuters

Jusqu’à présent, les voitures électriques peinaient à s’imposer. Mais le vent tourne. Les ventes mondiales ont bondi de 70 % en 2015 et le parc des véhicules en circulation a franchi le million d’unités, c’est 100 fois plus qu’en 2010 !

Voitures électriques, le grand virage (graphique)
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Après la crise de 2008, cette technologie avait pourtant été présentée comme salvatrice. Aux Etats-Unis, General Motors, alors sous protection judiciaire, avait sorti en 2010 sa Chevrolet Volt. Au même moment, l’alliance Renault-Nissan investissait 4 milliards d’euros et lançait entre autres la Nissan Leaf. Et Mitsubishi fondait ses espoirs sur une étroite citadine, l’I-MiEV.

Tous entendaient profiter du saut technologique de l’époque, à savoir l’intégration des batteries au lithium, aux performances accrues. Cinq ans plus tard, ces trois initiatives visant à propulser l’électrique dans le marché de masse ont fait un flop. Prix élevés, bornes de rechargement éparses, autonomie limitée, etc. Tout cela a dissuadé les consommateurs.

Aujourd’hui le vent tourne. La traction électrique semble se trouver à un tournant ; une série d’indices le montre. Les ventes mondiales ont bondi de 70 % en 2015, le parc des véhicules en circulation a franchi le million d’unités. Certes, cela reste infime par rapport au milliard de voitures à pétrole qui sillonnent le globe. Mais c’est tout de même 100 fois plus qu’en 2010. Et puis, les autorités se bougent. L’Allemagne, qui abrite le premier marché auto d’Europe, a débloqué en avril 1 milliard d’euros afin de doper la filière. Avec ses métropoles étouffant sous les gaz d’échappement, la Chine a elle aussi opté pour une politique dynamique. Pionnière en ce domaine, la Norvège réfléchit à interdire la vente des voitures à combustion en 2025.

Les industriels ne sont pas en reste. A défaut d’être rentable, le constructeur Tesla a réussi une gageure : rendre désirable une berline électrique ! Pour sa future compacte, la Model 3, les commandes affluent : on en compte près de 400.000. Les champions du segment premium ont été obligés de réagir, en sortant des modèles électriques (BMW i3 et i8) ou des hybrides rechargeables (Audi, Mercedes, Volvo, etc.). Jusqu’il y a peu, ces autos combinant moteurs thermique et électrique, les Plug-In Electric Vehicles, avaient le vent en poupe. A l’instar de Toyota, le précurseur du genre. Elles devaient constituer la passerelle vers le tout électrique. Sauf que des firmes veulent maintenant aller plus vite. Ou en tout cas le prétendent. PSA promet ainsi 11 véhicules électriques dans un avenir proche et le groupe VW, 30. Le raisonnement du n°2 mondial : “Dépolluer les moteurs au diesel deviendra de plus en plus cher. Mieux vaut utiliser les ressources financières pour développer l’électrique”.

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