Une entreprise brassicole palestinienne à l’assaut du marché américain

Nadeem Khoury, le fondateur de la brasserie Palestinienne de Taybeh, verse de la bière dans son entreprise située dans le village de Taybeh le 18avril 2012. © BELGAIMAGE

Née en 1994, l’entreprise brassicole palestinienne de Taybeh exporte pour la première fois sa bière aux Etats-Unis.

Profitant de l’effervescence suscitée par les accords d’Oslo, la famille Khoury décide de quitter les Etats-Unis pour retourner dans son village natal en Palestine. Elle souhaite y créer une brasserie afin d’investir et de développer l’économie locale. “Les gens pensaient que j’étais fou d’aller en Palestine, établir une brasserie au milieu de nulle part”, explique Nadim Khoury, l’un des fondateurs de la brasserie. Vingt ans plus tard, les Khoury ont réalisé leur rêve d’exporter leur produit aux Etats-Unis.

L’entreprise brassicole de Taybeh est un business familial. Alors que Nadim et son fils Canaan se sont occupés de l’expansion de l’entreprise aux Etats-Unis, la fille de Nadim, Madees, gère la brasserie. Elle est considérée comme la première brasseuse au Moyen-Orient. Ils vendent principalement en Israël ainsi qu’en Cisjordanie.

Avec une production de 600 000 litres de bière par an, l’entreprise brassicole de Taybeh a envoyé le mois dernier 40 000 bouteilles de bière et de vin en Amérique du Nord.

Un employé Palestinien dans la brasserie de Taybeh, en Cisjordanie le 18 avril 2012.
Un employé Palestinien dans la brasserie de Taybeh, en Cisjordanie le 18 avril 2012. © BELGAIMAGE

La cargaison des Khoury a cependant dû traverser de nombreux contrôles avant d’arriver à Boston. Afin de pouvoir exporter à l’étranger, l’entreprise utilise une licence allemande. Ce n’est cependant pas la seule contrainte. “Les frais de port élevés -dus aux checkpoints et autres contraintes posées par les Israéliens- rendent difficile de la percée sur le marché américain” déclare Canaan, à la chaine Al Jazeera. La cargaison a d’ailleurs été refoulée deux fois avant de pouvoir passer les contrôles.

L’entreprise a également fait face à un problème de label avant de pouvoir vendre sa marchandise dans les rayons des deux magasins américains. En effet, les Khoury ont dû changer la mention “Produit en Palestine” par “Produit en Cisjordanie”. C’est un problème que l’entreprise n’avait jusqu’alors jamais rencontré lors de ses exports vers l’Europe, le Japon et même Israël affirme Canaan.

Madees est persuadée que l’entreprise familiale peut contribuer changer l’image la Palestine. Elle a confié au journal Al Jazeera qu’avec “Le nom Taybeh, vous amenez la Palestine et des produits de bonne qualité aux Israéliens, et vous contribuez à changer la manière dont ils perçoivent les Palestiniens”. “Notre expansion à l’échelle globale ressemble au succès, à de l’espoir et à de la détermination; non seulement pour nous, mais aussi pour les Palestiniens en général”.

Chloé de Radzitzky

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