Un plein emploi “à la flamande” est possible en Wallonie d’ici 2030

Olivier de Wasseige, administrateur délégué de l'UWE.

La situation du marché de l’emploi s’est sensiblement améliorée ces dernières années en Wallonie mais de nombreux déséquilibres subsistent, constate l’Union wallonne des entreprises (UWE) dans son rapport économique 2019.

L’organisation patronale avance une série de recommandations qui permettraient à la Wallonie d’atteindre dans 10 ans une situation de plein emploi comparable à celle que connaît la Flandre aujourd’hui.

Parmi les bonnes nouvelles, les créations d’emplois en Wallonie ont atteint plus de 45.000 unités entre 2014 et 2017, auxquelles devraient s’ajouter plus de 15.000 emplois créés en 2018. Parallèlement, le taux d’emploi wallon est passé de 61,8% en 2014 à 63,7% en 2018 et le taux de chômage est retombé à un niveau “historiquement bas” de près de 9%.

Mais le verre peut être également considéré comme à moitié vide: chômage et taux d’emploi wallons restent inférieurs à ceux des régions voisines et, malgré les plus de 190.000 demandeurs d’emplois que compte la Région, on recensait encore au premier trimestre 2019 plus de 28.000 emplois vacants au sud du pays. En outre, 40% des demandeurs wallons sont inoccupés depuis deux ans ou plus et 47% ont au plus un diplôme de l’enseignement secondaire du second degré. De manière générale, le population active wallonne est trop peu formée, à plus forte raison dans une économie chamboulée par la numérisation et la robotisation.

Vu le contexte budgétaire actuel, l’UWE ne voit qu’une solution: augmenter le taux d’emploi via la création d’emplois privés. Et l’organisation patronale de formuler une kyrielle de recommandations qui devraient permettre à la Wallonie d’atteindre en 2030 “un niveau de plein emploi comparable à celui actuel de la Flandre”.

L’UWE suggère notamment d’augmenter les formations pour les métiers en pénurie et fonctions critiques; d’inciter les jeunes à se tourner vers les filières scientifiques, techniques, d’ingénieur et mathématiques; d’améliorer la qualité de l’enseignement; de soutenir le développement des entreprises; de repenser l’accompagnement des demandeurs d’emplois; ou encore d’éviter les pièges à l’emploi, toujours bien présents malgré le “tax shift”, en augmentant le net des bas salaires sans alourdir les charges patronales.

“Notre message est optimiste et encourageant”, résume l’administrateur délégué de l’UWE, Olivier de Wasseige, soulignant la nécessité d’un prochain gouvernement wallon stable, et s’appuyant dès lors sur une “majorité suffisante”, ainsi que sur la nécessité d’un consensus social avec les syndicats.

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