Thalys: portiques ou pas portiques ?

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La ministre française Ségolène Royal a annoncé la mise en place de portiques de sécurité pour l’accès aux trains Thalys, à Paris, Lille, mais aussi à Bruxelles, Amsterdam et Cologne. Jacqueline Galant dément, mais une réflexion est en cours pour améliorer la sécurité.

Le sujet embarrasse la SNCB. La France fait pression pour que soient installés des portiques de sécurité pour accéder aux trains Thalys. Segolène Royal a annoncé leur mise en oeuvre à Paris et Lille à partir de du 20 décembre, et présenté comme acquise leur installation à Bruxelles, Amsterdam et Cologne, en précisant que “ce sera comme quand on prend le train pour Londres”.

La SNCB est (en partie) tombée des nues, car rien n’a été décidé chez nous. Jacqueline Galant, ministre des Transports, a contacté sa collègue française Ségolène Royale, laquelle a promis une concertation internationale. La décision sera prise après une étude de la situation, “elle ne sera pas prise d’ici le 20 décembre” indique la porte-parole de la ministre, Axelle Pollet.

Le patron de la SNCF veut des portiques et des civils en arme

Ce n’était pas tout à fait une surprise, car le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, a déclaré le 20 novembre dernier, à RMC, que “quasiment tout le monde (en France NDLR) est favorable que le Thalys, comme l’Eurostar, soit un train où il y a systématiquement une fouille des bagages et (un contrôle par) des portiques. Mais ce n’est pas gagné, car il faut que nos collègues belges, néerlandais, allemands donnent leur accord.” Le gouvernement français devait se prononcer, Segolène Royale semble annoncer qu’une décision a été prise. Guillaume Pepy avait précisé, à RMC, qu’un pareil dispositif avait des conséquences pour les passagers. “Si les gares se transforment en aéroport, il ne faudra plus arriver 5 à 10 minutes avant le départ, mais au moins une heure, c’est un changement important” avait-il précisé. Il souhaitait aussi qu’il y ait du personnel en civil armé qui circule de temps à autre dans les rames.

Prudence à la SNCB

La SNCB est très prudente sur le sujet, car une approche de type Eurostar est extrêmement lourde. Elle imposerait de neutraliser plusieurs quais à Bruxelles-Midi et à les interdire au trafic intérieur. Or les voies 3 et 4, fréquentées par les Thalys, sont utilisées partiellement par le trafic intérieur. Les voies 5 et 6 servent aussi au trafic international. La gare du Nord à Paris est une gare terminale, il est plus simple d’y installer un système de portique, il n’en va pas de même pour des gares de passage comme la gare du Midi. Par ailleurs le Thalys s’arrête dans de nombreuses gares (Liège, Anvers,..), sans parler de l’étranger (Amsterdam, Schipool, Rotterdam,…). Il faudrait établir des zones stériles dans chaque gare, c’est-à-dire isoler les trains derrière des murs et de grillages pour canaliser l’accès à travers les portiques de sécurité. A Bruxelles-Midi, cela signifierait perdre une partie de la capacité pour le trafic intérieur.

Des propositions sur la table

L’attentat qui a frappé un Thalys Amsterdam-Paris en août dernier a entraîné un examen détaillé des manières d’améliorer la sécurité. L’approche Eurostar, avec portiques, est un élément envisagé, parmi d’autres. Il est aussi question d’établir une liste PNR (fiches passagers) comme pour les avions, afin de pouvoir la confronter avec les listes de personnes recherchées. Les solutions doivent être négociées avec tous les pays concernés par le Thalys. La SNCB a étudié des propositions. Jacqueline Galant s’est penchée sur le sujet, car elle est allée voir en Espagne comment les chemins de fer y gèrent la sécurité des trains à grande vitesse, après les attentats de 2004.

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