Taxe kilométrique: “456 emplois menacés dans l’industrie alimentaire”

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Si la Fédération de l’industrie alimentaire (Fevia) reconnaît d’importants problèmes de mobilité sur les routes belges et la nécessité d’efforts ambitieux pour remédier à la perte d’attractivité qui en résulte, il lui semble illusoire de croire que la taxe kilométrique pour les poids lourds, qui entrera en vigueur vendredi, puisse y contribuer.

Se basant sur une étude de Transport and Mobility Leuven (TML), elle avance que “pas moins de 456 emplois” de l’industrie alimentaire seront directement menacés par la nouvelle mesure.

“Le Bureau fédéral du Plan a démontré à maintes reprises qu’une taxe au kilomètre destinée uniquement aux poids lourds n’était pas une bonne mesure pour résoudre la congestion de nos routes”, appuie la Fevia. Pour elle, cette nouvelle taxe équivaudra, pour le secteur, à deux sauts d’index consécutifs. “Les produits alimentaires sont les produits les plus transportés sur nos routes”, avance Chris Moris, directeur général de la Fevia.

“Avec la taxe au kilomètre, les coûts du transport des produits alimentaires risquent d’augmenter de 150 millions d’euros” alors que les concurrents étrangers ne paient pas cette taxe quand ils exportent en dehors de la Belgique. “Cette mesure rend donc nos entreprises moins compétitives et menace des emplois et la prospérité en Belgique, sans pour autant résoudre le problème de mobilité.” Si le problème existe bien, il en va de même pour des alternatives à la taxe kilométrique.

La fédération “plaide tout d’abord pour que des mesures soient prises afin d’améliorer la fluidité du trafic, comme, par exemple, autoriser les poids lourds à transporter 36 palettes au lieu de 33 ou utiliser de plus grands éco-combis”. La Fevia suivra de près les conséquences de la taxe au kilomètre sur le terrain. “Si les résultats de l’étude de TML sont confirmés dans la pratique, les mesures d’accompagnement annoncées devront être considérablement étendues.” Comeos, les organisations professionnelles du transport, mais aussi l’Union des classes moyennes ou le Voka avaient déjà précédemment mis en garde contre le handicap concurrentiel engendré par ce nouveau prélèvement.

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