Sortir du nucléaire coûtera des milliards aux exploitants

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La sortie allemande du nucléaire, prévue pour 2022, devrait coûter aux opérateurs E.ON et RWE un quart de leur capitalisation. Elle coûtera également cher aux… consommateurs belges !

La sortie du nucléaire coûtera plusieurs milliards d’euros aux exploitants des centrales nucléaires allemandes. Une étude table sur des pertes pouvant aller jusqu’à 22 milliards d’euros pour RWE et E.ON.

Selon une étude de la banque publique régionale Landesbank Baden-Württemberg, relayée par le journal Handelsblatt, E.ON et RWE perdraient ainsi un quart de leur capitalisation en raison de la décision du gouvernement allemand de sortir du nucléaire pour 2022.

L’étude estime qu’E.ON sera confronté cette année à un Ebitda inférieur de 1 milliard d’euros à ce qui était escompté, tandis que l’Ebitda de RWE ressortirait en baisse de 0,7 milliard d’euros.

Pour Magnette, la décision allemande de sortie du nucléaire coûtera à la Belgique

La décision de l’Allemagne de sortir du nucléaire pour 2022 aura un impact indirect à la fois sur la sécurité d’approvisionnement d’électricité en Belgique et sur les prix, a déploré Paul Magnette, ministre (PS) de l’Energie, dimanche sur la RTBF.

“Ce que je regrette d’abord, dans la décision allemande comme pour celle sur les concombres espagnols ou sur la dette grecque, c’est que c’est à nouveau une décision complètement unilatérale, sans aucun débat européen ni information des partenaires”, a déploré Paul Magnette sur le plateau de Face à Face.

“Cela aura un impact sur la Belgique, en termes de sécurité d’approvisionnement et en termes de prix”, a-t-il relevé, parlant d’une “augmentation indirecte des prix chez nous”. Il a rappelé que, lorsque l’Allemagne a fermé les sept premiers réacteurs après la catastrophe de Fukushima, les prix de l’électricité en Allemagne ont augmenté de 10 %.

“Comme les bourses allemande, belge, française et néerlandaise sont couplées, cela a forcément un impact sur les prix chez nous”, a-t-il ajouté. Le ministre belge s’entretiendra de ce sujet avec son homologue allemand le 10 juin prochain lors d’un Conseil européen. “Il faut que les Allemands arrêtent de considérer qu’ils peuvent prendre de telles décisions de manière unilatérale”, a ajouté Paul Magnette.

Concernant la sortie du nucléaire en Belgique, le ministre a répété sa volonté de développer un “pacte énergétique” avec les Régions afin d’échelonner la fermeture des centrales en fonction des disponibilités d’énergies de remplacement.

Trends.be, avec Belga

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