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Sauver Brussels Airlines, c’est plus que sauver une compagnie aérienne, c’est sauver tout un écosystème

Les discussions vont bon train entre la direction de Lufthansa et le gouvernement belge ; en cause bien entendu, la survie de Brussels Airlines, la filiale de la compagnie aérienne allemande.

Pour l’heure, la seule certitude est qu’un travailleur sur quatre est menacé de perdre son emploi chez Brussels Airlines, mais ce chiffre pourrait être revu à la baisse suivant les résultats des négociations avec les syndicats. Pour le reste, cela reste la grande inconnue… Et le temps presse car Brussels Airlines a besoin de liquidités ! La presse parle de 290 millions d’euros à injecter rapidement et d’autres ajoutent qu’il faudra encore un supplément de 70 millions d’euros de liquidités en 2021.

Sinon, la direction de Brussels Airlines a annoncé qu’elle reprenait une partie de ses vols le 15 juin. C’est a priori une bonne nouvelle mais, comme le faisait remarquer le journal L’Echo, pour aller où ? Car c’est la question de la demande qui se pose : les citoyens voudront-ils partir s’ils ne savent pas s’ils vont être mis en quarantaine à l’arrivée ? Et même si ce n’est pas le cas, nous savons tous que l’épidémie peut revenir, les citoyens prendront-ils alors le risque d’être bloqués à l’étranger ? Surtout si l’on sait, comme l’ajoute mon confrère Patrick Anspach du quotidien l’Echo, qu’un vol annulé ne sera pas remboursé mais fera l’objet d’un “bon à valoir” pour une prochaine date ?

Toutes ces questions, les dirigeants d’agences de voyages se les posent également : leurs agences sont ouvertes mais pour faire quoi ? Ils n’ont pas beaucoup de destinations à vendre pour l’instant et ils passent plus leur temps à essayer de récupérer des avances payées aux compagnies aériennes.

C’est dans des moments comme celui-ci qu’on se rend compte de l’importance de l’économie du tourisme. C’est comme le débat sur la survie de Brussels Airlines, il ne concerne pas seulement le personnel de la compagnie, il impacte aussi les commerces qui sont dans l’aéroport national, il impacte aussi les finances de l’aéroport lui-même, car Brussels Airlines paie une redevance à l’aéroport sur chaque passager. L’an dernier, SN a versé 150 millions d’euros à l’aéroport de Zaventem, et c’est beaucoup car Brussels Airlines représente 40% du trafic de l’aéroport. Et puis que dire des taxis (dont la plupart sont des indépendants), des parkings, des bars, des restaurants, des sociétés chargées du catering, et j’en passe…

Sauver Brussels Airlines, c’est plus que sauver une compagnie aérienne, c’est aussi sauver tout un écosystème, une sorte de mini-ville au sein de la commune de Zaventem. Voilà tout l’enjeu, et il est de taille!

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