Sarenza, l’anti-Zalando, se passionne pour la Belgique
Le français Sarenza, qui se présente comme le plus grand choix de chaussures sur le net en Europe, fait le forcing en Belgique. Pour se faire une place à côté de Zalando. Il réalise en Europe 200 millions d’euros de ventes. La Belgique l’intéresse, car les clients y aiment les chaussures de prix.
La Belgique est un marché très courtisé par les grands vendeurs de chaussures en ligne. L’Allemand Zalando y est très actif mais n’est pas le seul. Le français Sarenza s’y développe et a même participé aux Fashion Days à Bruxelles, du 16 au 18 octobre. Il se présente comme le premier choix de chaussures en ligne en Europe, avec 781 marques et plus de 50.000 articles. Le site, lancé en 2005, vend en Belgique depuis 2009, en débordement de la France, mais ne couvre vraiment le pays que depuis un an, après avoir mis en service un site également en néerlandais.
“La plus dynamique des Postes européennes”, c’est Bpost
Sarenza touche 27 marchés, la Belgique l’intéresse pour sa proximité. “Pour nous, il est plus facile de livrer la Belgique que le sud de la France” dit Stéphane Treppoz, CEO de Sarenza, de passage à Bruxelles. Qui recourt à BPost pour les livraisons, “la plus dynamique des Postes en Europe pour ce type de livraison”. Sarenza assure la livraison et le retour gratuitement. Sarenza dispose d’une plateforme logistique à Beauvais, au nord de Paris. Elle réalisait globalement un chiffre d’affaires de 160 millions d’euros, qui devrait passer à 200 millions pour 2015.
Une stratégie centrée sur la chaussure, rien que la chaussure
Le positionnement de Sarenza est différent de Zalando. Ce dernier, basé à Berlin, est parti de la chaussure pour élargir son offre aux vêtements. Sarenza préfère creuser sa spécialisation dans la chaussure. C’est à la fois un positionnement marketing et une conséquence du profil financier. Zalando est fortement financé, n’a quasiment jamais gagné d’argent et suit une stratégie de type Amazon, en sacrifiant la marge pour la part de marché, et profiter d’une forte économie d’échelle. La société, cotée en Bourse, est une grande machine occupant 7500 personnes. Sarenza, qui est contrôlé par son management (1), suit une stratégie plus prudente, bien financée, mais pas à l’échelle de son concurrent allemand. Le Français préfère miser uniquement sur les chaussures, qu’il connait fort bien et jouer sur le choix plus que sur le prix. La Belgique l’intéresse, car les clients y apprécient les chaussures de prix, en particulier dans le nord du Pays, alors que les pays du sud de l’Europe, où Sarenza est aussi actif, sont plutôt attirés par des offres bon marché. Pour Sarenza il est évidemment plus facile de rentabiliser la vente de chaussure “premium”, car il faut absorber les coûts de la livraison et du retour gratuits.
Vente moyenne de 75 euros
“En moyenne, les chaussures vendues en magasins reviennent à 25 euros, et notre vente moyenne est de 75 euros” note Stéphane Treppoz. Ce dernier indique que l’entreprise est habituellement fort rentable, mais va perdre de l’argent pendant trois ans, car elle pousse son développement à l’international, notamment en Belgique. Elle est confrontée, en ligne, à Zalando et à un autre acteur français, Spartoo. Et aussi à Amazon, bien que ce dernier soit moins agressif en Belgique pour la chaussure (pas de retour gratuit). Amazon a abandonné son enseigne Javari, qui devait se développer comme une boutique à part spécialisée dans la chaussure. Sarenza occupe 300 personnes.
- Les autres actionnaires sont le fonds HLD et BPIFrance. Il y a également un actionnaire belge qui détient 2%, qui souhaite rester anonyme.