Ryanair souffre de la hausse du pétrole et des salaires de pilotes

© BELGA/Anthony Dehez

La compagnie aérienne à bas coûts Ryanair a publié lundi un bénéfice net en repli de 22% au cours du premier trimestre, en raison d’un carburant plus onéreux et des hausses de salaires accordées à ses pilotes. Le bénéfice net s’est établi à 309,2 millions d’euros entre avril et juin 2018, période qui correspond au premier trimestre de son exercice décalé, a annoncé dans un communiqué le groupe irlandais.

Ryanair a par ailleurs maintenu sa prévision d’un bénéfice annuel en baisse dans une fourchette entre 1,25 à 1,35 milliard d’euros, malgré les grèves auxquelles il fait face et alors que le Brexit interviendra au terme de son exercice, fin mars 2019. Le groupe avait anticipé un alourdissement de sa facture de kérosène du fait d’un rebond des prix du pétrole. Ce renchérissement lui a coûté 118 millions d’euros sur le trimestre, une charge qui devrait atteindre 430 millions d’euros sur l’exercice.

Mouvements de fusion-acquisition?

La compagnie estime même que cette envolée des prix du carburant pourrait aggraver les difficultés financières de certains de ses concurrents et nourrir les mouvements de fusion-acquisition, ce dont Ryanair dit pouvoir profiter. Dans le même temps, la compagnie a déboursé davantage d’argent pour son personnel, avec des hausses de salaires de ses pilotes afin d’apaiser les tensions sociales qui avaient éclaté an grand jour à la fin de l’été 2017.

Des problèmes de planning avaient alors entraîné une grave crise sociale et des annulations portant au total sur 20.000 vols. Ryanair se félicite par ailleurs d’une hausse de 7% du nombre de passagers transportés à 37,6 millions sur le trimestre, en dépit de 2.500 annulations de vols liées à des grèves de contrôleurs aériens dans plusieurs pays dont la France. En revanche, cette hausse du trafic s’est faite au prix d’une baisse des tarifs, toujours sous pression en raison d’une forte concurrence sur le court-courrier en Europe, en particulier en Allemagne.

Grève

La compagnie s’attend à ce que la concurrence reste vive au deuxième trimestre en raison de plusieurs facteurs comme la Coupe du monde de football, la vague de chaleur en Europe du Nord et les grèves. Ryanair fait face à un mouvement social de ses pilotes en Irlande, qui doivent mener mardi un troisième jour de grève, avant un appel à la grève distinct du personnel de cabine de Ryanair en Espagne, au Portugal et en Belgique mercredi et jeudi.

Face à un malaise social grandissant, la compagnie s’était décidée fin 2017 à reconnaître pour la première fois de son histoire des syndicats de pilotes et de personnel de cabine. Elle a signé plusieurs accords de reconnaissance ces derniers mois mais les négociations restent difficiles dans certains pays. Ryanair s’attend d’ailleurs à de nouvelles grèves cet été, puisque la compagnie dit “ne pas être prête à répondre à des demandes qui ne sont pas raisonnables”.

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