“Reconnaître Deliveroo comme plateforme collaborative a toujours suscité des questions”

Le syndicat socialiste du transport UBT s’est toujours interrogé sur la reconnaissance de Deliveroo comme plateforme collaborative. La société de livraison de repas à domicile organise le travail de ses livreurs sous un statut auquel ils ne peuvent pas prétendre, d’après un courrier du SPF Finances que Le Soir a consulté.

En accédant à un statut de plateforme collaborative en janvier 2018, les coursiers de la société ont pu bénéficier de certaines exemptions d’impôts. “Nous nous sommes toujours interrogés sur la reconnaissance d’un tel statut”, explique Steven Steyaert, du syndicat BTB/UBT. “Pour nous, on ne peut pas parler dans le cas de Deliveroo d’une économie collaborative, mais bien d’une économie de plateforme. Quelqu’un se rend d’un point A à un point B, à la demande d’une autre personne. En quoi cela est-il partagé?”

Le syndicat a adressé ses premiers avertissements aux livreurs il y a un an et demi. “Il n’y a pas de règles fiscales claires. Tout est enchevêtré et les systèmes se chevauchent”, poursuit M. Steyaert. “Le fisc lui-même n’a pas pu nous avancer de précisions. Nous avons aussi sollicité le cabinet du ministre Kris Peeters (en charge de l’Emploi, NDLR) afin d’obtenir plus de clarté. En vain.”

Le syndicaliste a commencé à recevoir des appels de livreurs inquiets il y a une dizaine de jours. “Il s’agit souvent d’étudiants qui se demandent ce qu’il va advenir de leur bourse d’étude par exemple.”

Il conseille aux coursiers de Deliveroo de déclarer correctement leurs impôts en joignant une copie de leur contrat. “C’est au fisc de prendre la décision finale. Si on ne déclare pas les impôts, les problèmes risquent d’être plus graves encore.”

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