Trends Tendances

‘Pourquoi il est vital de ne pas confondre peur et danger’

En tant que parent, il n’est jamais trop tard pour se poser des questions sur soi et sur son discours à l’égard de ses enfants. Et c’est justement ce qu’a fait, avec finesse, le Wall Street Journal via le témoignage d’un chef d’entreprise.

Avant de réussir dans son business, ce patron s’est souvenu des paroles de son père lorsqu’à 30 ans, il a exprimé son désir de quitter son job pour devenir entrepreneur dans le secteur de la bière. Son père l’a traité de fou, lui a dit qu’il ne tiendrait pas le coup face à la concurrence et qu’en gros, c’était l’idée la plus stupide qu’il avait jamais eue.

Dimanche, à l’occasion de la fête des pères aux USA, il a malgré tout exprimé son amour pour son père, mais il en a profité pour expliquer que son paternel confondait deux choses: la peur et le danger. Il a lui-même mis du temps à comprendre la différence entre ces deux notions, et il essaie aujourd’hui de transmettre cela à ses propres enfants. Il y a des choses dans la vie qui font peur, mais qui ne sont pas dangereuses. Et il y a des choses dangereuses dont nous n’avons pas peur. Voilà le vrai problème, c’est cette confusion.

Ce chef d’entreprise raconte à ses enfants que lorsqu’il a valu quitter son job, bien payé, stable et avec des tas d’avantages, son entourage – et pas seulement son père – lui a répété à satiété qu’il prenait un risque, qu’il quittait un emploi stable et bien rémunéré pour l’inconnu. Et c’est là qu’il a compris que sa démarche engendrait naturellement de la peur, mais que ce n’était pas pour autant dangereux. Le vrai danger aurait été de garder son ancien job et de se dire à 65 ans, “oh mon Dieu, j’ai raté ma vie”. Le vrai danger, c’est celui des regrets éternels.

Généralement, la fête des Pères se résume à des échanges de cadeaux ou des visites, ce qui est en soi déjà formidable. Mais ce chef d’entreprise américain préconise d’utiliser également cette fête – même si elle est commerciale au départ – pour rappeler à nos enfants que plus ils oseront afficher leurs ambitions, plus ils oseront relever des défis, et moins ils auront peur. Ils auront dès lors une plus grande confiance en eux et cela les préparera à la vie qui les attend. Bien entendu, les défis ne se résument pas à lancer sa propre entreprise. Ils peuvent porter sur d’autres choses.

Pour un cadre supérieur comme Peter De Keyzer qui ose quitter un job douillet, combien se trouvent des excuses pour rester où ils sont ?

Pour ma part, j’ai été épaté par le départ de Peter De Keyzer, l’économiste en chef de la banque BNP Paribas Fortis. Voilà quelqu’un de bien payé, de très bien considéré et qui, il y a quelques jours, décide à 41 ans de quitter la première banque du pays pour se lancer à son propre compte dans un autre secteur. Quand on l’interroge sur ce changement soudain de carrière, il raconte qu’à force d’expliquer l’importance de l’entrepreunariat pendant presque 200 exposés par an, il a eu envie d’essayer lui-même !

Mais pour un cadre supérieur comme lui qui ose quitter un job douillet, combien d’autres se seraient trouvé une excuse pour rester là où ils sont ? Le Wall Street Journal a raison de rappeler que le vrai danger, ce n’est pas l’échec, mais la peur. Et que le véritable échec, c’est de vivre avec des regrets, avec des “si seulement, j’avais osé”. Après tout, comme le disait un ancien monarque, les batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts… ni par les plus rapides… mais par ceux qui n’abandonnent jamais !

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content