Nissan: le bénéfice net plonge de 57% et nouvelle chute en vue

Quelle place pour Nissan dans l'alliance? © BELGAIMAGE

Nissan a annoncé mardi une dégringolade de ses bénéfices annuels, au plus bas en près d’une décennie, et prévoit une nouvelle chute cette année, témoignant de difficiles mois à venir pour le groupe fragilisé par la chute de son ancien patron Carlos Ghosn.

Sur l’exercice 2018/19 clos fin mars, le constructeur japonais, partenaire du français Renault, a dégagé un bénéfice net en baisse de 57% sur un an, à 319 milliards de yens (2,5 milliards d’euros).

Le patron de Nissan, Hiroto Saikawa, a reconnu des “résultats médiocres”, tout en les mettant sur le compte “d’investissements antérieurs excessifs”, en référence à l’ère Ghosn.

“Nous devons assainir la situation héritée du passé et nous assurer d’une croissance solide à travers de nouveaux produits”, et non d’une artificielle course aux volumes, a-t-il souligné lors d’une conférence de presse au siège du groupe à Yokohama (banlieue de Tokyo).

Il faut remonter à 2010/11 pour trouver des profits aussi bas: à l’époque, Nissan se remettait lentement de la crise financière mondiale et venait d’être touché par les effets industriels des terribles séisme et tsunami de mars 2011.

Nissan pâtit à présent de l’absence d’un gain exceptionnel lié à la réforme fiscale aux Etats-Unis, qui avait gonflé ses comptes en 2017/18, et accuse le coup sur le plan opérationnel puisque son bénéfice d’exploitation a chuté de 45% sur la période sous revue, pour des recettes en repli de 3,2%.

Nissan, pionnier de la technologie électrique avec sa citadine Leaf et fabricant des crossovers Rogue, Qashqai et X-Trail, a écoulé 5,5 millions de véhicules, subissant de fortes baisses de ventes dans ses marchés phare des Etats-Unis et d’Europe, et ne prévoit pas de rebond rapide dans ces régions.

Par conséquent, le résultat net devrait encore chuter de moitié cette année, a-t-il prévenu.

Ces chiffres paraissent dans un contexte tendu entre le constructeur japonais et son partenaire Renault à la suite de fuites auprès des médias qui se sont multipliées depuis deux semaines.

Révélations à la presse d’un projet de “fusion” des intérêts français et japonais au sein d’une holding, divulgation de documents secrets sur un audit interne toujours en cours, publication de la vidéo d’une fête fastueuse en 2014 au château de Versailles financée par l’alliance le jour des 60 ans de Carlos Ghosn… Ces éléments font tanguer encore plus le premier ensemble automobile mondial déjà traumatisé par les déboires judiciaires de son ancien capitaine.

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