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“Métiers d’aujourd’hui, technologie de demain”

Un récent rapport de l’OCDE a examiné un aspect moins connu des tests PISA consacré aux aspirations des jeunes âgés de 15 ans quant à leur futur métier. L’OCDE s’étonne notamment du fait que les métiers les plus cités se limitent trop souvent, à l’échelle de l’ensemble des pays, à une courte liste de métiers plutôt classiques : médecin, enseignant, chef d’entreprise, avocat ou encore architecte. Les nouveaux métiers liés aux réseaux sociaux, à la robotisation ou à l’intelligence artificielle restent manifestement peu connus, et la Belgique n’y fait pas exception.

Or, différentes études montrent que les métiers exercés aujourd’hui sont, dans des proportions diverses, automatisables. Si cette automatisation entraîne des pertes d’emplois, il faudra en créer d’autres dans des nouveaux métiers, ceux qui précisément semblent avoir du mal à trouver une place dans les rêves des jeunes d’aujourd’hui. Ce raisonnement inquiétant pour le marché du travail doit pourtant être nuancé. Le fait que des métiers plutôt classiques soient cités par les jeunes n’est en soi pas vraiment problématique. Par contre, si c’est le signe de l’absence d’apprentissage des nouvelles technologies dans l’enseignement, cela le deviendrait.

Il n’y a rien de vraiment étonnant au fait que les métiers classiques soient davantage cités. Ils ont toujours eu la cote auprès des jeunes, ce qui n’a pas empêché une diversité énorme des métiers dans notre économie. Pas de panique, donc. Par ailleurs, pour bien comprendre la question de l’évolution des métiers, il faut maîtriser l’argument de ” l’automatisation “. Fondamentalement, trois cas de figure vont se présenter. D’un côté, certains métiers sont effectivement voués à disparaître ou, du moins, à perdre de nombreux effectifs. Mais les métiers en question, parmi lesquels de nombreux métiers purement administratifs, ne sont pas parmi les plus cités par les jeunes. C’est donc une bonne nouvelle. A l’opposé, certains métiers ont une probabilité faible d’automatisation. C’est le cas du métier d’infirmière. Or, autre bonne nouvelle, il est dans le top 10 des préférences des jeunes.

Enfin, il ne faut pas oublier que la probabilité d’automatisation d’un métier est liée aux tâches définissant actuellement celui-ci. Cette probabilité peut donc simplement être le signal que le contenu du métier en question va évoluer, sans néanmoins affecter la masse d’emplois. Autrement dit, si les jeunes rêvent toujours d’être médecin, ingénieur ou chef d’entreprise, ce n’est pas vraiment un problème car le métier existera toujours, mais sa pratique utilisera davantage les outils numériques et l’intelligence artificielle afin de mieux répondre aux besoins.

Ceci nous amène naturellement à l’importance des nouvelles technologies dans l’enseignement. En fait, elle est double : d’une part, quel que soit le métier qu’ils exerceront, les futurs travailleurs seront amenés à utiliser de nouvelles technologies. Ils vont de plus en plus côtoyer les robots et l’intelligence artificielle, qu’ils soient médecins, ingénieurs ou avocats. L’apprentissage des nouvelles technologies est donc indispensable pour qu’ils puissent concrétiser leurs rêves, fussent-ils plutôt classiques. D’autre part, l’intensification du contenu technologique de l’enseignement dès le plus jeune âge est important pour faire naître de nouvelles vocations dans les matières transversales aux nouvelles technologies : programmeurs, opérateurs de ” robots ” ou développeurs. Ces nouveaux métiers seront indispensables au bon fonctionnement de l’ensemble des autres métiers, en raison de leur contenu technologique important. L’OCDE précise d’ailleurs que, dans les pays où les élèves sont rapidement mis en contact avec les technologies, les nouveaux métiers apparaissent davantage dans leurs aspirations professionnelles. Alors, qu’est-ce qu’on attend ?

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