Marché de l’art florissant en 2018, malgré un ralentissement au 2e semestre

L'oeuvre 'Henry Geldzahler and Christopher Scott' de David Hockney © AFP

Le marché de l’art a cru en 2018 au niveau mondial (+4%), pour la troisième année consécutive, atteignant un record absolu depuis 1945 avec 539.000 lots vendus, malgré un ralentissement au second semestre, a annoncé lundi Artprice, leader des banques de données sur la cotation et les indices de l’art.

Cette étude annuelle, communiquée en exclusivité à l’AFP, est réalisée sur les ventes aux enchères publiques (frais acheteurs inclus) enregistrées par Artprice et son partenaire chinois Artron. Elles incluent les peintures, sculptures, dessins, photographies, estampes, vidéos, installations, tapisseries, à l’exclusion des antiquités, biens culturels anonymes et mobilier. Le produit global des ventes a atteint en 2018 15,5 milliards de dollars (+4%).

La croissance repose sur le marché occidental (+12%) porté lui-même par les États-Unis (+18%). Le Brexit ne paraît pas avoir d’impact au Royaume-Uni (+12%). L’Italie (+17%) et le Japon (+31%) s’en tirent bien tandis que la France (-10%) “a indéniablement manqué de belles pièces”, selon Artprice.

Le marché chinois (-12%) autour de ses quatre pôles –Pékin, Hong Kong, Shanghai et Canton — poursuit sa restructuration, les maisons de ventes s’attachant à réduire leur taux d’invendus, qui a été encore de 54%. Selon Artprice, si “les acheteurs en Occident se sont montrés extrêmement confiants au 1er semestre, ils étaient beaucoup plus exigeants dès les premières ventes d’automne”.

David Hockney, l’artiste vivant le plus cher du monde

Globalement, indique Artprice, le marché affiche un taux d’invendus de 30% à 35%, “le juste chiffre”, selon Thierry Ehrmann, fondateur d’Artprice, mais le second semestre a été marqué par un taux d’invendus inhabituellement élevé sur le marché haut de gamme. “Le ralentissement sur le second semestre (-7,4% à l’Ouest et -15,6% en Chine), est contrebalancé par de nouveaux sommets, hautement symboliques, qui prouvent que les acheteurs n’ont en aucun cas perdu confiance mais se concentrent sur les plus belles pièces”, selon le rapport.

David Hockney est ainsi devenu l’artiste vivant le plus cher du monde chez Christie’s, avec “Portrait of an Artist (Pool with Two Figures)”, vendue 90,3 millions de dollars. Art contemporain et “post-war” — 38% du marché à eux deux — restent la locomotive du marché de l’art. États-Unis, Chine et Royaume Uni concentrent 85% du chiffre d’affaires mondial pour 44% des transactions. Mais une diversification se poursuit avec plus de 40 nationalités différentes dans le Top 500 des artistes.

New York reste la première place mondiale, avec les neuf plus belles enchères de l’année. Mais sur le long terme, observe le fondateur d’Artprice, “la Grande Asie, qui concentre déjà plus d’un tiers de la valeur mondiale du marché de l’Art, pourrait le dominer d’ici cinq à dix ans”. Globalement, les musées, fondations privées, etc.. prospèrent, grâce à une véritable économie de l’entertainment: produits dérivés, visites virtuelles, etc. L’industrie muséale (publique et privée) a acquis 72 % des oeuvres mises en vente aux enchères et réalisé huit des dix meilleures adjudications de l’année, selon Artprice. Les cent premiers musées ont multiplié par 1.200 % leurs entrées depuis 2002.

Partner Content