Les soucis des fournisseurs belges de Boeing

L'assemblage d'un Boeing 737 à Renton (Washington).

Sept mois après le gel des vols des avions 737 Max, le constructeur en suspend la production. La Sonaca ou Safran Aero Booster, à Herstal, doivent s’organiser.

“Avec les Airbus A320, c’est l’avion le plus vendu au monde, rappelle Bernard Delvaux, CEO de la Sonaca, qui livre des pièces pour les deux modèles. Il a été commandé à près de 5.000 exemplaires. ”

L’annonce fin décembre 2019 de l’arrêt de la production du Boeing 737 Max n’a pas fini de faire des vagues. La Belgique est concernée. Safran Aero Boosters, à Herstal, fabrique le compresseur basse pression du moteur Leap 1b équipant l’avion. Et la Sonaca est touchée via sa filiale américaine LMI Aerospace. ” L’impact potentiel pour le groupe Sonaca est de 20% de son chiffre d’affaires “, évalue Bernard Delvaux.

En Belgique, le gel touche donc surtout Safran Aero Booster. ” Nous allons ralentir la production, pas l’arrêter “, indique Raphaëlle Widart, porte-parole de Safran Aero Boosters, qui précise qu’il ” n’y a pas d’impact sur l’emploi “. La production devrait descendre à 30 moteurs par mois.

Quelques semaines ou quelques mois ?

On l’a dit, pour Sonaca, la crise ne touche pas les usines belges, mais la filiale américaine LMI Aerospace. ” Nous allons réduire la production, pas l’arrêter complètement, sinon nous aurons du mal à le relancer “, assure également Bernard Delvaux, dont le premier souci est la main-d’oeuvre. ” Aux Etats-Unis, l’emploi est au plus haut, les travailleurs changent facilement d’entreprises, la difficulté sera de retrouver des effectifs pour relancer la production à plein régime dès après la crise. ” LMI produit notamment les cages des trains d’atterrissage ou des renforts pour l’accroche des ailes. ” L’avion sera corrigé et remis en service, personne ne doute de l’avenir “, conclut Bernard Delvaux. Si interrogation il subsiste, c’est donc dans le délai de la remise en route. D’ici quelques semaines ou quelques mois ?

Pour rappel, le gel de la production du 737 Max est la conséquence de deux crashs tragiques dus à un système de stabilisation mal conçu. L’avion avait été cloué au sol en mars dernier, en attendant que Boeing propose un nouveau système et en obtienne la certification. Cette opération prenant plus de temps que prévu, les administrateurs de Boeing ont fini par suspendre la production et ont poussé le CEO, Dennis Muilenburg, à la démission. Pour l’heure, 790 avions sont cloués au sol (390 livrés et 400 produits depuis mars).

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