Les données des 5000 plus grandes entreprises de Belgique répertoriées dans le Top 5000 de Trends

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Le “Top 5.000” analyse les données des 5.000 premières entreprises industrielles et commerciales belges. Et jamais dans son histoire, notre pays n’a compté autant de personnes en emploi : plus de 4,5 millions.

Ne boudons pas notre plaisir mais restons modestes. En Europe aussi, comme aux Etats-Unis, l’emploi a atteint des niveaux record, avec près de 238 millions de travailleurs. Dans notre pays, la croissance de l’emploi a été soutenue par le commerce, les services, le transport et l’horeca ainsi que la santé humaine et l’action sociale. Seules les activités financières et d’assurance ont continué de régresser et le feront encore, sans aucun doute, en raison de la digitalisation forcenée du secteur. Conséquence logique, le chômage partout recule et a même pratiquement retrouvé son niveau d’avant-crise (7,2 %). Mais il reste inégalement réparti : 4,4 % en Flandre, 9,8 % en Wallonie et 15 % à Bruxelles.

Revers de la médaille : avec la reprise économique, l’inadéquation de nos forces de travail devient chaque jour un peu plus évidente. En 2017, 10 % des emplois correspondaient à des fonctions peu qualifiées, tandis que la proportion de demandeurs d’emploi faiblement éduqués était de 36 %. A l’inverse, les postes hautement qualifiés équivalaient à 47 % de l’emploi, pour une proportion de demandeurs d’emploi diplômés de l’enseignement supérieur de 23 %.

Il en résulte deux problèmes, tous deux politiquement sensibles. Celui de l’appariement des offres et demandes de travail, qui requiert une réorientation en profondeur de notre système éducatif, et celui du manque prévisible de main-d’oeuvre. De 3,5 personnes d’âge actif pour 1 personne ayant atteint l’âge de la retraite en 2017, nous tomberons en effet à 2,4 actifs pour 1 senior en 2040.

Locomotives

Au niveau compétitivité, la situation s’améliore. Suite aux mesures de modération salariale, les coûts du travail par heure ouvrée pour l’ensemble de l’économie n’ont augmenté dans notre pays que de 1,5 % entre 2014 et 2017. C’est nettement moins que chez nos voisins et concurrents immédiats. Mais il reste du chemin à faire. Selon les calculs de Fevia, par exemple, le handicap salarial de notre industrie alimentaire s’élevait toujours à 16,4 % à la fin de cette année. L’industrie alimentaire est pourtant, avec la pharmacie, le secteur qui a le plus contribué à tirer notre industrie manufacturière vers le haut. La performance est d’autant plus remarquable que les supermarchés juste de l’autre côté de nos frontières deviennent chaque jour un peu plus attrayants et qu’il n’est plus guère question de croissance sur le marché national depuis 2013 ! Reste l’international, où nos industriels de l’alimentation se montrent extrêmement actifs en 2017, avec une progression de 7,5 % de leurs exportations.

Les coûts du travail par heure ouvrée ont nettement moins augmenté que chez nos voisins.

L’autre pilier majeur de notre économie est le secteur pharmaceutique. C’est, tout comme l’industrie alimentaire, un segment franchement exportateur avec un solde positif de près de 8 milliards d’euros. Les deux points forts de notre industrie pharmaceutique sont les études cliniques – 12 % des études de ce type menées en Europe le sont dans notre pays – ainsi que les vaccins qui assurent à eux seuls 13,4 % de nos exportations.

Wagons de queue

Parmi les secteurs qui ont, à l’inverse, tiré la croissance de notre production vers le bas, relevons le textile qui au tournant du siècle employait encore 45.000 personnes. En 2017, le secteur n’en occupait plus que 19.617 et entrevoit l’avenir avec appréhension. Plusieurs entreprises textiles réalisent en effet plus de 60 % de leur chiffre d’affaires grâce au Royaume-Uni qui est aussi, pour les tapis plains, notre premier marché d’exportation. L’autre secteur à la traîne est la sidérurgie avec une perte de 3 millions de tonnes par rapport à 2008. Mais encore une fois, ne boudons pas notre plaisir : en 2017, la production dans l’industrie manufacturière s’est accélérée et a atteint son plus haut niveau depuis 2008, et ce tant en Belgique que dans la zone euro.

Globalement, les entreprises de notre Top 5.000 ont réalisé en 2017 un chiffre d’affaires de 675 milliards, en progression de 9,8 %. Les bénéfices nets (24,2 milliards) ne progressent, en revanche, que de 5 %. Les banques, de leur côté, ont vu leur bénéfice cumulé progresser de 5,3 à 6,9 milliards et celui des compagnies d’assurance est passé de 1,8 à 2,2 milliards.

Par Tony Coenaerts.

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