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Les critiques abusives et non fondées adressées à Netflix

Netflix est très critiqué pour refuser de laisser passer un chef-d’oeuvre en salle de cinéma avant de le diffuser pour ses abonnés. En réalité, cette critique est abusive et devrait être adressée aux producteurs d’Hollywood qui ne veulent financer que des films de super héros. C’est ce que nous dit Amid Faljaoui, notre chroniqueur économique.

La fin de l’année rime souvent avec fréquentation accrue des salles de cinéma, ne serait-ce que pour y aller en famille durant la période des fêtes.

En Belgique et en France, nous sommes encore assez chanceux, le choix des films ne se limite aux sagas des super-héros aux supers pouvoirs.

Aux Etats-Unis, hélas, les salles de cinéma ne misent quasi plus que sur ce créneau. C’est la raison pour laquelle la crise de foie des critiques de cinéma à l’égard de Netflix est en quelque sorte injuste.

Que reprochent les amateurs de cinéma ? Qu’un chef-d’oeuvre ou film considéré comme tel par la critique, à savoir Roma, le dernier film du cinéaste Alfonso Cuaron, ne soit pas diffusé dans les salles sombres.

La faute à qui ? A Netflix qui refuse de le passer au cinéma et préfère le réserver aux utilisateurs de sa plateforme. Pour les critiques de cinéma, c’est en quelque sorte un hold-up du géant américain Netflix sur une oeuvre qui devrait passer en priorité dans les salles de cinéma et pas sur un petit écran uniquement pour les abonnés.

Mais comme le fait remarquer Le Figaro, c’est un faux procès. Netflix est logique avec lui-même. Les gens paient pour avoir des films de qualité, point barre. En revanche, si Roma, ce chef-d’oeuvre, n’est pas passé en priorité dans les salles de cinéma, c’est la faute à Hollywood.

La critique à l’encontre de Netflix est déplacée: si les films d’art et d’essai sont moins présents sur les grands écrans, c’est d’abord la faute à Hollywood.

En effet, la logique de Hollywood ces dernières années est de ne prendre aucun risque. Et donc, la fabrique à rêve américaine ne mise quasi plus que sur des films à gros budgets, le plus souvent avec des supers héros.

Le dernier Avenger a rapporté 2 milliards de dollars de recettes en salle et Black Panther, le premier super héros noir, a rapporté 1.3 milliard de dollars.

Et donc, c’est clair, Hollywood ne mise que sur les films de ce genre et n’a plus de place pour les films inédits et donc au succès aléatoire comme, l’écrit Le Figaro.

En résumé, les autres films qui veulent exister, n’ont d’autre choix que de sonner à la porte de Netflix. Et c’est ce que vient de faire Martin Scorsese, le réalisateur de The Irishman, un film de gangsters prévu pour 2019.

Malgré ses têtes d’affiche que sont Robert De Niro, Al Pacino et Joe Pesci, ce film n’aurait pas pu voir le jour sans le financement de la plateforme Netflix.

Et donc, oui, la critique à l’encontre de Netflix est déplacée, si les films d’art et d’essai ou simplement originaux sont moins présents sur les grands écrans, c’est d’abord la faute à Hollywood qui s’est transformé en supermarché du divertissement à grand spectacle.

Autrement dit, pour une fois, c’est la nouvelle économie qui nous sauve de la vieille économie. Pourquoi bouder son plaisir ?

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