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Les constructeurs automobiles, fous ou visionnaires ?

Plutôt étrange, des constructeurs automobiles comme Peugeot Citroën, Volkswagen et Toyota investissent des milliards d’euros dans des start-ups qui ont pour vocation de… diminuer l’usage de la voiture. Sont-ils devenus fous ou, au contraire, sont-ils des visionnaires ?

Vous serez d’accord avec moi pour dire que le but d’un constructeur automobile est de vendre des voitures. Vous seriez donc surpris d’apprendre que ce même constructeur investit de l’argent dans une start-up spécialisée dans le covoiturage pour les trajets domicile-travail.

Pourtant, aussi fou que cela puisse paraître, c’est ce que vient de faire le constructeur PSA Peugeot Citroën en déboursant un milliard d’euros pour prendre 20% du capital de Wedrive, une société spécialisée dans le covoiturage des trajets domicile-travail.

En clair, nous sommes en présence d’un constructeur automobile qui aide financièrement une société dont le métier est de diminuer l’usage de la voiture. A vrai dire, les dirigeants de PSA Peugeot Citroën ne sont pas devenus fous : ils savent que les jeunes sont de moins en moins intéressés de posséder une voiture et que ce qui comptera demain, ce n’est plus la possession mais l’usage d’un objet.

La révolution numérique et la crise ont en effet changé notre vision du monde. Tony Seba, professeur à l’université de Stanford et spécialiste des révolutions industrielles expliquait encore récemment devant des investisseurs : “je n’ai plus de voiture depuis 9 ans, je me déplacé uniquement avec ça”. Le “ça” désignait évidemment son smartphone.

“Nous allons vers la fin de la propriété automobile. La voiture va devenir un service comme un autre”.

Ce même professeur d’université ajoutait : “nous allons vers la fin de la propriété automobile. La voiture va devenir un service comme un autre”. Voilà pourquoi PSA Peugeot Citroën investit dans le covoiturage : pour accompagner un mouvement de fond et éviter d’en être exclu. Il n’est pas le seul, Toyota vient aussi d’annoncer un partenariat stratégique avec Uber la société qui concurrence les taxis du monde entier. Quant à Volkswagen, même démarche, ses dirigeants ont investi dans Geft, une entreprise israélienne concurrente de Uber.

En résumé, les constructeurs automobiles s’engouffrent tous dans l’auto-partage ou le covoiturage mais ils ne sont pas les seuls à réagir à ce phénomène. La société Thalys, par exemple, a lancé des trains low cost baptisé “Izy”. Autrement dit, vous pouvez désormais acheter un billet Bruxelles-Paris pour 19 euros (tarif plafonné à 59 euros). En contrepartie de cette offre alléchante, vous trajet sera seulement plus long de 53 minutes, le nombre de vos bagages sera limité, les billets vendus uniquement sur le Net ne seront pas échangeables ni remboursables et il n’y aura pas de voiture-bar.

Ces trains à bas coûts n’ont en fait quasi qu’un seul objectif : lutter contre la concurrence du covoiturage de type Blablacar. Les dirigeants belgo-français de Thalys ont bien compris que la concurrence du train de demain s’appellera Google ou Blablacar. Discrètement, le secteur automobile et les compagnies ferroviaires sont donc en train de s’adapter au nouveau monde et à ses nouveaux modes de consommation, passionnant à décrypter, mais à condition d’en être conscient.

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