Les cinq mots les plus dangereux dans le monde des affaires

Les moutons de Panurge. © Lovegrove & Lea/iStock

Après le scandale Volkswagen, le monde des affaires devrait comprendre que les cinq mots les plus dangereux sont : “tout le monde le fait”. Voici la démonstration que le panurgisme est très dangereux dans le secteur et pousse même à faire des bêtises.

Désolé de revenir encore une fois sur le scandale Volkswagen mais avec le recul la leçon de ce dérapage monumental se fait plus précise. La vraie leçon de cette triste affaire peut se résumer en cinq mots (1). Cinq mots qui se révèlent être les plus dangereux dans le monde des affaires: “tout le monde le fait”. et donc, en sous-entendu, pourquoi pas nous ?

Il ne faut pas se faire d’illusion, le monde automobile n’est pas le seul secteur à jouer à cache-cache avec le régulateur. Le secteur bancaire, par exemple, a passé son temps ces dernières années à payer des amendes de plusieurs milliards de dollars (ou d’euros) pour éviter des procès retentissants. Ici, c’est parce qu’un cartel de banques internationales a manipulé les taux d’intérêt, là, c’est le marché des devises qui a été manipulé. Quand ce n’est pas un embargo sur l’Iran ou le Soudan qui a été détourné, ou quand ce n’est pas le cours de l’or qui a été manipulé.Même démarche dans le secteur pharmaceutique, les plus grandes firmes du secteur ont été prises la main dans le sac, notamment en Chine, où les pots-de-vin et autres corruptions du secteur médical étaient légion.

Voici les cinq mots les plus dangereux dans le monde des affaires

En fait, peu importe le secteur, l’attitude est toujours la même. Au départ, ce sont quelques sociétés qui décident très discrètement de truquer en quelque sorte les règles et donc de prendre des libertés avec les réglementations. C’est à ce moment-là que les autres sociétés jouent aux moutons de Panurge : comme la société A sait que la société B truque ses résultats, sans se faire attraper par les régulateurs, alors la société B se lance aussi dans ces petites manoeuvres car sans cela, elle risque de perdre des parts de marché. Donc, tout le monde se met à faire la même chose sur la base du fameux principe “: tout le monde le fait”.

Dans certains cas, le régulateur est même aussi au courant et ferme les yeux. Et puis, badaboum! un jour, l’une de ces sociétés va trop loin dans le truquage et le pot aux roses est découvert. A ce moment-là, les régulateurs deviennent souvent amnésiques et font semblant de découvrir aussi le pot aux roses, et ils se montrent sans pitié. D’autant plus que les médias et les parlementaires font pression pour connaitre la vérité.

La leçon de ces scandales à répétition est, en définitive, la suivante: “l’éthique dans les affaires doit être absolue, et non pas relative” (1). C’est ce qui a conduit le secteur bancaire à sa perte et c’est ce qui donne mauvaise presse aujourd’hui au secteur automobile. Les cinq mots les plus dangereux en affaires sont bien : “tout le monde le fait”

  • John Gapper, Financial Times

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