Les CEO du Bel 20 ont déjà gagné autant que le travailleur moyen en 2018

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Ce lundi 8 janvier, les administrateurs délégués des entreprises du Bel 20, l’indice principal de la Bourse de Bruxelles, ont gagné l’équivalent d’un an de salaire du travailleur belge médian, annonce la CNE, le syndicat chrétien, qualifiant ce jour de “CEO jackpot day”.

La CNE se fonde sur le salaire annuel médian des CEO du Bel 20, estimé à 2,08 millions d’euros et en hausse de 25,7% par rapport à l’année précédente, ce qui représente 7.969,35 euros par jour travaillé. “Sachant que le salaire annuel médian des travailleurs belges en 2016 est de 44.374 euros (salaire estimé sur base des statistiques disponibles), les CEO du Bel 20 gagnent le salaire annuel médian des travailleurs belges en 5,57 jours de travail (contre 6,79 jours en 2015)”, poursuit le syndicat.

Le “CEO jackpot day” tombe donc cette année le 8 janvier, contre le 10 janvier l’an dernier.

La CNE relève également qu’en 2016, un CEO gagnait 46 fois le salaire médian en Belgique, contre 38 fois en 2015.

Le syndicat souligne que les rémunérations réelles, c’est à dire en tenant compte de l’inflation, du travailleur belge n’ont progressé que de 8,2% depuis 1996, contre +3,6% en Allemagne, +18% en France et +18,4% aux Pays-Bas. “Les travailleurs belges ont des raisons d’être frustrés actuellement. La Belgique a connu neuf années de baisse des rémunérations réelles depuis 1996 dont trois depuis la mise en place du gouvernement Michel (2015, 2016, 2017). Le salaire a baissé depuis la mise en place de ce gouvernement de 3,08%, ce qui est la plus importante perte de pouvoir d’achat depuis 1996”, relève Nabil Sheikh Hassan, économiste au service d’études de la CNE.

Le tax shift du gouvernement fédéral ne soutient guère les rémunérations réelles, selon le syndicat chrétien, qui plaide pour “une évolution à la hausse en réel des rémunérations brutes”. “En effet, une hausse de celles-ci permet une meilleure couverture sociale et un meilleur financement des fonctions collectives via des recettes accrues pour l’Etat et la sécurité sociale. Cela permettrait également d’éviter un problème majeur: actuellement, les travailleurs voient des augmentations nettes via le tax-shift gommées par des hausses de TVA, taxes et des pertes de droits de sécurité sociale.”

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