Les actionnaires d’Alstom approuvent la prise de contrôle par Siemens

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Les actionnaires d’Alstom ont approuvé à une écrasante majorité mardi la prise de contrôle du groupe français par l’allemand Siemens, qui fait polémique en France depuis l’annonce en septembre du rapprochement des activités ferroviaires des deux entreprises.

Réunis en assemblée générale mixte, les détenteurs de titres du constructeur français, parmi lesquels Bouygues, premier actionnaire avec 27,94% du capital, ont approuvé l’ensemble des résolutions à plus de 95% des voix.

Le PDG d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, s’est montré rassurant devant l’assemblée d’actionnaires, rappelant la bonne santé financière des deux groupes et qualifiant ce rapprochement de “mariage offensif” destiné à lutter contre la concurrence et notamment le grand groupe ferroviaire chinois CRRC.

La position d’actionnaire majoritaire de Siemens “est une excellente nouvelle pour le nouveau couple”, a déclaré Henri Poupart-Lafarge.

Siemens deviendra l’actionnaire principal du nouvel ensemble, avec 50,7% des parts à la suite d’une augmentation de capital réservée, qui va diluer d’autant les actuels actionnaires d’Alstom.

Alstom emploie 34.500 salariés et Siemens Mobility 27.100. Le projet doit donner naissance à un géant européen du secteur ferroviaire qui sera présent dans 60 pays avec un chiffre d’affaires annuel de 15,6 milliards d’euros.

Il sera basé et coté à Paris, et dirigé sur le plan opérationnel par le PDG d’Alstom.

Le conseil d’administration sera dominé par Siemens, qui en nommera six membres sur onze, parmi lesquels l’ancien ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel.

Il est prévu que les actionnaires actuels du groupe français touchent deux dividendes spéciaux de 4 euros chacun, représentant environ 13% de la valeur actuelle d’Alstom.

“Les actionnaires profiteront des productions de valeur issues des synergies du rapprochement”, a déclaré le PDG d’Alstom, qui vise un bénéfice de près de 470 milliards d’euros pour les quatre ans suivant la fusion.

Pendant les quatre ans suivant la réalisation de l’opération, les sites et les emplois seront préservés, ont promis les deux entreprises.

Les syndicats présents à l’entrée de l’assemblée mardi ont dénoncé un projet “purement financier” qui “ne relève pas d’une stratégie de développement industriel”.

La Commission européenne, redoutant une atrophie de la concurrence, a pour sa part annoncé vendredi qu’elle examinerait à la loupe le projet de rachat, avec une enquête approfondie qu’elle compte boucler avant le 21 novembre.

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