Le PDG d’AccorHotels défend “l’expérience internationale” de Sarkozy

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Le PDG d’AccorHotels, Sébastien Bazin, a justifié mercredi l’arrivée de Nicolas Sarkozy au conseil d’administration du numéro un européen de l’hôtellerie en soulignant que c’est “un ancien chef d’Etat qui a une expérience, qui connaît le monde international”.

Dans cette nomination, “il n’y a aucune symbolique de droite, de gauche, la symbolique c’est juste un ancien chef de l’Etat qui a une expérience, qui connaît le monde international”, a souligné le patron français, interrogé lors d’une conférence de presse consacrée aux résultats annuels du groupe.

L’ancien chef d’Etat, éliminé au premier tour de la primaire de la droite et du centre, en novembre dernier, a été nommé en tant qu’administrateur indépendant et il présidera un comité dédié à la “stratégie internationale”, créé pour l’occasion.

“Nicolas Sarkozy s’imposait assez naturellement car il s’agit d’un homme politique avec une envergure internationale, qui a une connaissance géopolitique absolument indéniable, et qui peut être un accélérateur du développement du groupe à l’étranger dans la prise de contact ou l’étude de l’environnement”, a expliqué M. Bazin.

Le patron d’AccorHotels, un poids-lourd du CAC 40, indice phare de la Bourse de Paris, a repoussé toutes les critiques sur le choix inédit en France d’un ancien président pour entrer au conseil d’administration, l’organe de direction, d’un grand groupe.

“Pourquoi est-ce que les Anglais, les Allemands, les Hollandais, les Américains, ont tous offert aux anciens hommes de pouvoir de toutes sensibilités confondues un poste dans les grandes entreprises ? la France ne l’a jamais fait (mais) c’est du bon sens”, a estimé le PDG.

En France, cette situation n’a effectivement pas de précédent. En revanche, Bernadette Chirac, l’épouse de l’ancien président Jacques Chirac (mai 1995-mai 2007), est entrée en 2010 au conseil d’administration du groupe LVMH, numéro un mondial du luxe, et son mandat a été renouvelé pour trois ans en avril 2016.

AccorHotels, connu pour ses enseignes Novotel, Ibis, Fairmont ou Raffles, a vu son bénéfice net progresser de 8,6% en 2016 à 265 millions d’euros, avec un chiffre d’affaires en légère hausse malgré un contexte “difficile” en France à cause des attentats.

En 2006, le fonds américain Colony Capital, alors présidé par Sébastien Bazin, a participé au rachat du PSG. Cinq ans plus tard, en juin 2011, c’est Nicolas Sarkozy, ami du dirigeant et supporteur du club parisien, qui aurait joué l’intermédiaire et lui aurait présenté Qatar Sport Investment (QSI), émanation du fonds souverain du Qatar, qui, in fine, a racheté la participation de Colony Capital dans le PSG. Le fonds souverain du Qatar est également entré au capital d’AccorHotels en décembre 2015 et en est devenu le deuxième actionnaire de référence (avec environ 10% du capital) derrière le Chinois Jin Jiang.

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