Le futur visage du groupe Ahold-Delhaize (graphique)

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Révélée au printemps 2015, la fusion entre le distributeur belge Delhaize et son homologue néerlandais Ahold vient de franchir deux nouvelles étapes. Mais que penser de cette opération ? la réponse en six points.

Le futur visage du groupe Ahold-Delhaize (graphique)
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Les actionnaires des deux groupes ont approuvé le mariage. Et l’Autorité belge de la concurrence a donné son feu vert, moyennant une condition : la cession de huit magasins Albert Heijn – l’enseigne historique d’Ahold – en Flandre et la cession de cinq magasins franchisés Delhaize également en Flandre. Raison : leur cohabitation aurait entraîné un monopole dans certains quartiers. Aux Etats-Unis, la Federal Trade Commission (FCA) doit encore se prononcer. Ensuite, la fusion par échange de titres pourra avoir lieu.

Les actionnaires du néerlandais détiendront 61 % du nouvel ensemble, contre 39 % à ceux du belge. Le bouclage aura lieu durant l’été. Le CEO d’Ahold, Dick Boer, deviendra le n°1 et le CEO de Delhaize, Frans Muller, le n°2. Le groupe aura son quartier général aux Pays-Bas, mais les activités européennes et belges seront pilotées depuis Bruxelles. Des synergies pour 500 millions d’euros sont annoncées d’ici trois ans.

Alors, que penser de cette opération ? Un : elle intervient alors que les deux groupes se sont restructurés. Ahold, après des irrégularités comptables aux Etats-Unis qui ont failli l’emporter en 2003. Delhaize, après s’être délesté de plusieurs enseignes américaines, s’être désengagé d’Albanie, de Bulgarie et de Bosnie, et avoir supprimé 1.800 emplois en Belgique. Deux : cette fusion a été poussée par les fonds actionnaires de deux maisons et rendue possible par la moindre influence des familles fondatrices de Delhaize. Trois : elle répond d’abord à une intensification de la concurrence aux Etats-Unis. Les deux maisons y réalisent 60 % de leurs ventes. C’est aussi là que l’essentiel des synergies sera dégagé. Le nouveau groupe y serait le n°6. Quatre : les réseaux de l’un et de l’autre sont complémentaires. Cinq : officiellement, il s’agit d’une “fusion entre égaux” mais des observateurs pensent qu’Ahold sera le maître du jeu. Du côté belge, il flotte un parfum d’amertume : une nouvelle valeur du BEL 20 va perdre son indépendance. L’épicerie de 1867 tourne une nouvelle page de son histoire. Six : les travailleurs et les franchisés de Delhaize s’interrogent sur la manière dont l’intégration va être menée. Ils n’en perçoivent pas très bien les bénéfices. Hormis l’arrêt de l’expansion d’Ahold en Flandre ou sa grande expérience dans l’e-commerce. Chez nous, Ahold-Delhaize devrait avoir le même poids que Colruyt, le leader du marché.

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