Le choco de la discorde entre Delhaize et Ferrero

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La 9e chambre de la cour d’appel de Bruxelles rendra vendredi sa décision dans le litige qui oppose le groupe Ferrero à Delhaize concernant la campagne menée par Delhaize autour de sa pâte à tartiner sans huile de palme.

Le groupe Ferrero estime que la campagne qui a été faite autour du choco certifié “sans huile de palme” de Delhaize est dénigrante, mensongère et trompeuse à l’égard du Nutella, son produit phare.

Ferrero et Delhaize, deux partenaires commerciaux dans le milieu de la grande distribution, se sont à nouveau affrontés dans les prétoires en janvier et février derniers, concernant la campagne autour du choco sans huile de palme de Delhaize.

Fin 2015, le tribunal de commerce de Bruxelles avait donné raison à Delhaize sur toute la ligne. Mais le groupe Ferrero a fait appel du jugement. C’est un arrêt de la cour d’appel de Bruxelles qui est désormais attendu, ce vendredi.

Dans cette affaire, le producteur international de confiseries Ferrero accuse le groupe de supermarchés Delhaize de s’être livré à des allégations environnementales et nutritionnelles mensongères sur l’huile de palme, dans sa campagne autour du choco de sa propre marque, certifié “sans huile palme”.

Ferrero affirme que ces fausses allégations ont eu pour conséquence de dénigrer le Nutella, la pâte à tartiner qu’il produit, et qui, elle, contient de l’huile de palme.

Ferrero estime notamment qu’annoncer que la pâte à tartiner de Delhaize sans huile de palme est “meilleure pour la planète” est une affirmation mensongère.

L’entreprise agroalimentaire soutient que l’huile de palme reste celle qui provoque le moins de déforestation, puisque son rendement est élevé, et qu’elle reste donc la meilleure alternative environnementale. L’entreprise rappelle aussi, dans de nombreuses campagnes, qu’elle n’utilise, dans ses recettes, que de l’huile de palme certifiée durable.

Ferrero avance que Delhaize a surfé sur les peurs alimentaires des consommateurs autour de l’huile de palme, en présentant celle-ci comme un produit dangereux pour la santé, alors qu’en réalité le problème est la teneur en acides gras saturés. L’huile de palme en contient en effet, mais d’autres huiles en contiennent aussi, parfois plus même, soutient l’entreprise.

Le premier juge avait estimé que la méfiance des consommateurs à l’égard de l’huile de palme ne tenait pas nécessairement au contenu de la campagne de communication de Delhaize. Il avait aussi précisé que rien ne démontrait que les allégations de Delhaize étaient inexactes.

Par ailleurs, Ferrero a également attaqué Delhaize sur la dénomination choisie pour son produit: “choco”. Selon le groupe agroalimentaire italien, Delhaize ne peut pas le désigner de cette manière étant donné qu’il ne contient pas de chocolat.

Sur ce second point, le premier juge avait également débouté Ferrero, en affirmant que le distributeur alimentaire ne faisait que désigner la saveur de son produit.

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