La voiture électrique va-t-elle bouleverser le marché pétrolier ?

/ © Belga

Le développement de la voiture électrique pourrait entraîner une crise sur le marché pétrolier, identique au crash de 2014, où le cours du baril avait chuté, et fait baisser le prix à la pompe. C’est une prévision du think thank britannique Carbon Tracker.

Une étude britannique tente de mesurer l’impact de la voiture électrique sur le marché pétrolier. Elle est publiée par Carbon Tracker, un think tank basé à l’Imperial College London, et estime qu’environ 2 millions de barils par jour pourraient être économisés en 2025 avec le développement des voitures à batteries. Soit l’équivalent de la surproduction qui avait provoqué une baisse du pétrole voici deux ans.

Moins de pétrole, moins de charbon

Le rapport estime que le coût des batteries diminue plus rapidement que ce qu’on imaginait, et pourrait placer la voiture électrique au même niveau de prix que son équivalent à carburant en 2020. Cette remarque est basée sur les dernières déclarations des constructeurs. Elle restera néanmoins minoritaire selon Carbon Tracker, et ne pèserait “que” le tiers du parc en circulation en 2035, mais les deux tiers en 2050. Pour ceux qui estiment ces chiffres fort optimistes, le rapport de Carbon Tracker rétorque que Mc Kinsey, en 1980, avait prévu que le marché du téléphone portable attendrait 900.000 appareils en 2000, et qu’il y en a eu en fait 109 millions. Carbon Tracker estime que les prévisions publiées sont souvent trop pessimistes.

Les groupes pétroliers sont conscients de ces perspectives mais ont des chiffres différents. Total estime que la part des voitures électriques dans les immatriculations (pas dans le parc) s’élèvera à 10% en 2025. BP prévoit que la voiture électrique enlèvera 5 millions de barils par jours d’ici 20 ans.

L’étude, plus large, envisage aussi l’impact de la baisse du coût des panneaux solaires, qui a été réduit de 85% ces sept dernières années. Le solaire pourrait représenter 23% de la production globale d’électricité en 2040, et réduire la part d’autres sources d’énergie.

La demande de pétrole se stabiliserait à partir de 2020 avant de reculer à partir de 2030. La demande de charbon devrait également chuter. Des pétroliers comme Total cherchent à anticiper ces évolutions en investissant dans les énergies renouvelables et a même créé une division spéciale pour cette activité, Gas Renewables & Power.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content