La voie est ouverte pour la privatisation complète de Bpost et Proximus

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L’assemblée plénière de la Chambre a adopté jeudi, majorité contre opposition (trois abstentions du VB), le projet de loi permettant la privatisation, sans nécessaire minorité de blocage, des entreprises publiques cotées en Bourse, à savoir Bpost et Proximus.

Le texte supprime l’obligation légale faite aux autorités de détenir une majorité des actions de Proximus et Bpost. En principe, une privatisation complète est même possible, vu que le texte ne prévoit plus aucun seuil. Cela n’empêche toutefois pas de maintenir une minorité de blocage.

“Avec ce projet, on ne devra plus rester accroché au fétiche d’une participation majoritaire de l’Etat. Il offre des possibilités”, s’est réjouie la députée Inez De Coninck (N-VA) faisant valoir la possibilité pour “le gouvernement de consacrer d’éventuels revenus nés de la vente (de participations) à la résorption de la dette”.

Pour l’opposition, cette appréciation donne clairement la teneur de ce à quoi il faut s’attendre. Le ministre des Entreprises publiques Alexander De Croo a pour sa part rappelé que lorsqu’il était président du PS, Paul Magnette avait lui-même considéré que la participation majoritaire de l’Etat ne devait pas être vue comme un tabou. Le gouvernement fédéral a désormais la main. Aucune décision de revente de participations n’a été prise et ne le sera avant une analyse sérieuse.

A côté de la suppression de cette participation publique obligatoire, le projet de loi contient également un assouplissement des règles pour les entreprises publiques, ce qui doit mieux les armer dans la concurrence avec le privé. Elles auront ainsi plus de liberté pour prendre des participations dans d’autres entreprises, tandis que l’obligation légale de travailler avec du personnel statutaire disparaît.

Enfin, le fonctionnement du conseil d’administration est aligné sur celui des autres entreprises cotées en Bourse, y compris pour la nomination et l’éventuelle révocation du CEO.

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