La santé commerciale des centres-villes ne cesse de se détériorer

Parmi les villes qui ont gardé une dynamique commerciale, l'AMCV pointe Louvain-La-Neuve, ici L'Esplanade. © www.lesplanade-shopping.be

La situation des centres-villes n’est pas bonne et elle continue à se détériorer, a indiqué jeudi à Mons l’Association du Management de Centre-Ville (AMCV).

Mais les centres commerciaux de périphérie connaissent également une tendance à la baisse, suite à la redistribution de la fréquentation des pôles commerciaux.

Les commerces en centres-villes wallons vivent des heures de plus en plus difficiles. Des 10.558 cellules potentiellement commerciales en 2013, on en est à 9.668 en août 2015. Le taux de cellules vides s’est intensifié (17,1% pour 16,3% en 2013), les flux piétons ont chuté (-16,49% depuis 2007). Et si la densité commerciale des centres-villes est globalement à la hausse (68,8% pour 66,5% en 2013), c’est après une révision du périmètre réellement commercial des centres-villes établi en 2010 par l’AMCV.

“Pour notre analyse, nous avons redéterminé les centres-villes en nous concentrant sur les zones réellement commerciales et en oubliant les zones où le logement a remplacé le commerce, où le trajet inverse est, il faut le préciser, pratiquement mission impossible”, a indiqué Jean-Luc Calonger de l’AMCV. Les causes de la tendance baissière dans les centres-villes sont à trouver, selon l’AMCV, dans le développement des centres commerciaux de périphérie. “Il est également à noter que le développement des centres commerciaux de centre-ville a peine à de concrétiser. Par ailleurs, le niveau des loyers dans les rues principales reste anormalement élevé.”

“La tendance baissière est propre à l’ensemble des pôles commerciaux et donc par uniquement aux centres-villes”, a précisé Jean-Luc Calonger. “En effet, on assiste à un développement des centres commerciaux de périphérie et, partant, à une dilution de la fréquentation un peu partout.”

Parmi les villes qui ont gardé une dynamique commerciale, l’AMCV pointe Louvain-La-Neuve, résolument le meilleur élève avec 94,8% de densité commerciale et seulement 3% de cellules vides, Waterloo, Malmedy, Namur, Bastogne, Wavre et, dans une moindre mesure, Liège. Les villes où on remarque une perte progressive de substance commerciale sont La Louvière, Tournai, Dinant, Mouscron, Charleroi, Arlon, Chatelet, Verviers. “Dans des villes comme Nivelles, Eupen, Ath et Philippeville, on a beaucoup de peine à imaginer comment on va relancer la machine commerciale en centre-ville”, a indiqué Jean-Luc Calonger, précisant, de façon plus globale, qu’en 1997, un centre-ville qui présentait plus de 5% de cellules vides était potentiellement en difficulté.

Dans les perspectives d’évolution, l’AMCV pointe le potentiel des opérations de magasins éphémères dont l’objectif est de regénérer durablement de l’attractivité et du flux piéton. L’Association attend également de voir l’évolution du rôle des schémas communaux de développement commercial. Elle attend aussi la mise en place par la Wallonie d’une politique de la Ville et de ses conséquences sur la vitalité et la viabilité.

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