La représentation des femmes dans les CA a doublé en six ans

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La représentation des femmes dans les conseils d’administration des entreprises cotées en Bourse, des entreprises publiques autonomes et de la Loterie Nationale a doublé en six ans, passant de 8,2% en 2008, à 12,7% en 2012 et 16,6% en 2014, constate l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes dans un bilan de la loi relative aux quotas de genre dans les conseils d’administration des entreprises.

En 2014, 21% de l’ensemble des entreprises étudiées, soit 25 sur 119, atteignaient la représentation d’un tiers de femmes, telle que prévue par la loi. Elles n’étaient que 13,6% en 2012. “Ces résultats encourageants montrent que l’approche contraignante fonctionne. Ils ne doivent cependant pas nous faire oublier que l’objectif minimum fixé, qui s’élève à un tiers, est encore loin d’être atteint pour bon nombre d’entre elles”, déclare Michel Pasteel, directeur de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, cité dans un communiqué.

Si la loi est d’application pour les entreprises publiques depuis 2012, elle n’entrera en vigueur qu’en 2017 pour les grandes entreprises privées cotées en Bourse et en 2019 pour les petites entreprises cotées. Le bilan de l’Institut montre que plusieurs entreprises cotées ont atteint l’objectif légal en 2014, notamment Melexis et Sioen Industries qui ont respectivement 50% et 44% de femmes dans leur conseil d’administration. T

outes les entreprises publiques ainsi que la Loterie Nationale ont atteint l’objectif légal en 2014 mais l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes constate que “certaines sont cependant plus égalitaires que d’autres”. En 2014, le conseil d’administration de Proximus comptait 50% de femmes, celui d’Infrabel 40%, de bpost 33%, de Belgocontrol 30% et de la SNCB/SNCB holding 30%.

L’Institut constate que la taille de l’entreprise semble avoir une influence sur la mixité des conseils d’administration puisque la présence des femmes au sein des conseils d’administration des entreprises du BEL 20 est plus élevée (21,5%) qu’au sein des conseils d’administration des entreprises du BEL small (13,7%). Les résultats diffèrent aussi selon les secteurs. Les secteurs de la finance, de l’industrie pharmaceutique, de la construction, des transports et de l’exploitation de l’électricité affichent les moins bon résultats. A l’inverse, les secteurs qui ont le plus progressé en termes d’égalité de genre sont liés à la chimie, au textile, à l’alimentation et à la technologie. Il apparaît enfin que le nombre total de membres dans les conseils d’administration est resté stable depuis la publication de la loi. Pour l’Institut, “des sièges supplémentaires n’ont donc pas été créés pour les femmes: celles-ci ont effectivement succédé aux hommes lors des différents renouvellements de mandats”.

Bien que la loi ne s’applique pas à la composition des comités de direction, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes s’y est tout de même intéressé, pour constater que les femmes y sont très faiblement représentées. En 2014, près de la moitié des comités de direction étudiés (soit 47,8%) ne comptaient aucune femme, et 39,1% n’en comptaient qu’une seule. Et la situation n’est guère meilleure dans les comités de direction des entreprises publiques dont certaines ne comptent aucune femme (SNCB ou bpost). Face à ce constat, l’Institut plaide pour que des quotas de genre soient imposés dans les comités de direction des entreprises cotées en Bourse et des entreprises publiques autonomes, “seul moyen d’amorcer un véritable changement de mentalités”. L’Institut rappelle en outre “l’importance de protéger, renforcer et flexibiliser les systèmes de congés parentaux et d’interruptions de carrière et d’encourager les pères à y recourir”.

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