La grogne sociale en Belgique coûte des millions à Bekaert

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Les résultats financiers du producteur de fils et câbles en acier Bekaert ont souffert des actions sociales menées en Belgique à la suite de l’annonce des plans de restructuration que l’entreprise compte mener dans le pays, apparait-il vendredi. La fermeture de la fabrique Bekaert de Moen (Zwevegem), en Flandre occidentale, faisait partie de ces annonces, avec la perte globale de 281 emplois chez nous. L’impact des actions de grogne qui les ont suivies a déjà atteint 5 millions d’euros, a laissé entendre l’entreprise vendredi en conférence de presse.

Fin mars, Bekaert annonçait un large plan de restructuration, comprenant la délocalisation de l’activité jusqu’à présent menée dans l’usine de Moen, section de la commune de Zwevegem. La production de cette unité, des fils d’acier pour le béton, devrait déménager vers la République tchèque. Depuis cette annonce, le personnel de la fabrique de Flandre occidentale est en grève.

Bekaert ne comptait cependant ne fermer cette unité qu’en fin d’année, et comptait donc encore sur sa production jusque là.

Jusqu’à maintenant, direction et syndicats ne se sont pas accordés sur un plan social. Le CEO de Bekaert, le Britannique Matthew Taylor, espère l’émergence rapide d’une solution à la reprise des discussions, mi-août. Entre-temps, il n’est plus question de la suppression de 281 emplois, mais de 250. Certains travailleurs pourraient en effet être placés sur d’autres sites.

Incertitude

Les actions ne se sont pas limitées à Moen. L’entreprise indique que durant tout un trimestre, les syndicats de la fabrique de fibres métalliques du groupe à Zwevegem ont organisé des actions de ralentissement, en signe de solidarité avec le personnel de l’unité de Moen.

Si le spécialiste du fil en acier a réalisé un premier semestre 2019 conforme aux attentes voire même au-delà, ses prévisions pour le second semestre sont moins joyeuses. “Il y a une grande incertitude, c’est ça, le principal message”, résume le CEO.

Dans plusieurs domaines dans lesquels Bekaert est actif, une certaine incertitude semble en effet régner. L’agriculture a entre autres connu une année difficile. Les taxes chinoises dans le cadre du conflit commercial entamé par cette puissance avec les Etats-Unis, ainsi que la météo, ont eu un impact négatif lourd sur ce secteur. Le secteur automobile apparait également incertain.

Le CEO souhaite encore s’attaquer aux coûts: “Cela peut signifier de tout. Nous examinons nos options à l’échelle mondiale. Dans les unités qui fonctionnent moins bien, nous examinons d’abord s’il est possible d’inverser la tendance, mais s’il apparait qu’aucune amélioration n’est possible, nous devons envisager des fermetures. Mais rien n’est planifié actuellement, nous nous concentrons sur un renversement de situation”.

Le directeur financier Frank Vromant donne un exemple: “l’Equateur est un pays en difficulté financière, avec une dette importante. Il n’y a plus de grands projets d’investissement comme c’était précédemment le cas. Vu cette demande en baisse, que nous ne voyons pas changer dans les trois prochains mois, nous avons dû nous séparer de 90 personnes le mois dernier en Equateur”.

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