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La croissance de Uber est une “croissance pirate”

L’un des phénomènes marquants de cette année 2014 aura été l’arrivée de Uber, le leader mondial des voitures de tourisme sans chauffeur. Autrement dit, l’arrivée d’un concurrent ultra dangereux pour le secteur des taxis car Uber pratique souvent des tarifs avantageux et fait appel aux particuliers pour jouer les chauffeurs en se faisant un peu d’argent sur le côté !

Mais ce que les législateurs des différents pays dans lesquels Uber s’est installé découvrent, c’est que la croissance de Uber est ce que le magazine Challenges appelle une “croissance pirate”. Elle se fait au détriment d’un secteur en ne respectant pas les règles imposées à ce même secteur.

Et la preuve de cette prise de conscience d’une croissance pirate, c’est que la société Uber a été interdite en Espagne, à New Delhi en Inde, aux Pays-Bas et en partie en Thaïlande. Sans compter que Uber a également été attaqué à Bruxelles par le ministre de la mobilité. Ce qui est clair aujourd’hui, c’est que malgré toutes ces attaques judiciaires, les dirigeants d’Uber s’en fichent en bonne partie !

Pourquoi ? Parce que bien souvent l’activité d’Uber repose sur un vide législatif dans beaucoup de pays. Les dirigeants de Uber savent en quelque sorte que leur société ne respecte pas la loi, mais tant qu’un tribunal ne les a pas condamnés, ils estiment qu’ils respectent le droit. En réalité, ce que cherchent à faire les dirigeants d’Uber, c’est de gagner du temps. Comme le faisait remarquer un consultant contacté par Challenges, ce que Uber fait dans tous les pays, c’est de chercher à épuiser les recours juridiques. Uber agit donc en pirate conscient de son piratage, et c’est pourquoi les économistes parlent de “croissance pirate”.

Les dirigeants de Uber savent que leur société ne respecte pas la loi, mais tant qu’un tribunal ne les a pas condamnés, ils estiment qu’ils respectent le droit.

Mais combien de temps tout cela peut-il durer ? Pas mal de temps… D’abord, parce que la stratégie actuelle de Uber est bien analysée : la société a levé 2,4 milliards d’euros en 2014 et sa valorisation frôle aujourd’hui les 40 milliards d’euros. En clair, Uber a les moyens de se payer les meilleurs avocats du monde pour plaider sa cause et profiter des vides juridiques ici et là. Cet argent dépensé en avocats est sans doute sa première source de dépense, alors que ses concurrents ne peuvent pas en dire autant.

Et puis l’autre stratégie de Uber consiste à assécher le marché en proposant aux chauffeurs débutants de toucher 8.000 euros de chiffre d’affaires mensuel garanti pendant 3 mois, cette stratégie a été proposée à Paris, indique Challenges. Et elle a bien fonctionné car les concurrents de Uber n’arrivent plus à trouver des chauffeurs à Paris !

En résumé, oui, le business de Uber, c’est de d’abord flirter constamment avec la ligne jaune pour s’imposer comme le nouveau modèle du déplacement urbain ! Et donc, la bataille ne fait que commencer.

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