“La crise agricole durera plus longtemps que dans d’autres secteurs”

La crise provoquée par la pandémie du coronavirus dans les secteurs agricole et horticole durera plus longtemps que dans d’autres secteurs économiques, avance la présidente du syndicat agricole flamand Borenbond, Sonja De Becker.

“C’est pourquoi notre secteur aura encore besoin de mesures de soutien une fois la crise sanitaire derrière nous”, selon des propos rapportés mercredi par le magazine de son syndicat “Boer en Tuinder”. La Fédération wallonne de l’agriculture (Fwa) craint aussi un impact économique “bien au-delà de la fin de la crise”.

“Les secteurs agricole et horticole se redresseront plus lentement que les autres en raison de leur caractère spécifique. Ces marchés ne se rétabliront que lentement dans la période post-crise coronavirus. De plus, en raison de la récession mondiale et du protectionnisme, le commerce et les exportations tarderont à reprendre. Je crains donc une longue période de pression sur les prix et d’effets secondaires”, explique Mme De Becker.

Même son de cloche du côté de la Fédération wallonne de l’agriculture (Fwa). “Les effets de la crise se feront sentir bien au-delà”, s’inquiète son directeur, José Renard. “Il reste beaucoup d’inconnues sur la reprise de la demande et de la consommation”, a-t-il souligné, disant craindre notamment une pression à la baisse sur les prix du lait. Pour certains sous-secteurs, des problèmes de liquidité se poseront également plus tard. Le secteur aura donc besoin d’un soutien public après la crise, a averti la présidente du Boerenbond.

Celle-ci a par ailleurs déploré “l’inertie de la Commission européenne”, qui contraste avec les mesures de soutien au secteur agricole déployées par les autorités fédérales et régionales. “Des ressources budgétaires exceptionnelles sont nécessaires pour une situation qui l’est tout autant”, a-t-elle réclamé.

Entre-temps, la Commission européenne a fait savoir que des mesures additionnelles d’aide au secteur agricole, comme le soutien au stockage privé de certains produits tel que souhaité par la Belgique, sont attendues pour la fin du mois d’avril. “Je ne connais pas le détail des mesures adoptées, il faudra étudier leur portée”, a commenté José Renard.

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