La Belgique a importé 8,3 millions de bouteilles de champagne en 2012

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Environ 8,3 millions de bouteilles de vins de Champagne ont été exportées vers la Belgique en 2012, selon les chiffres présentés jeudi lors d’une conférence de presse par le Bureau du Champagne du Benelux.

Si les expéditions vers la Belgique apparaissent en baisse par rapport aux années 2011 (9,6 millions de bouteilles) et 2010 (8,8 millions), le pays reste un consommateur historique et connaisseur des vins effervescents en provenance de Champagne, selon Grégoire Van den Ostende, directeur du Bureau du Champagne Benelux.

“Les chiffres d’exportation officielle sont en légère baisse, mais nous savons par ailleurs que de plus en plus de Belges se rendent sur place pour acheter des bouteilles chez le producteur, et ces achats-là ne sont pas comptabilisés dans les expéditions”, précise Grégoire Van den Ostende. Ces achats sur place seraient au nombre de 2 à 5 millions de bouteilles, plus probablement aux alentours de 3-4 millions, selon les propos de Grégoire Van den Ostende.

Les vins de Champagne, dont les cépages proviennent des départements de la Marne, l’Aube, la Haute-Marne, l’Aisne et la Seine-et-Marne, sont exportés dans plus de 190 pays. Si la Belgique figurait ces dernières années à la 4e place parmi les plus importants marchés extérieurs importateurs de “bulles”, elle recule en 2012 d’une place, dépassée par le Japon qui s’installe derrière le trio de tête habituel.

Les trois premières places restent inchangées, avec le Royaume-Uni (32,4 millions de bouteilles), les Etats-Unis (17,7 millions) et l’Allemagne (12,6 millions). La Belgique et ses 8,3 millions de bouteilles importées représente malgré tout à elle seule 6% du total des exportations.

Dans l’ensemble, l’Europe semble connaître un certain tassement, que Grégoire Van den Ostende lie à la crise et au moral morose des consommateurs. Parallèlement, les pays lointains occupent une part grandissante dans le marché à l’exportation du champagne. Au total, 56% de la production reste en France, et sur les 44% s’envolant vers d’autres contrées, les parts des continents américain et asiatique grignotent petit à petit celle de l’Europe.

Parmi les vins bénéficiant de l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) Champagne, le rosé et les cuvées de prestige continuent leur montée en puissance progressive entamée il y a plusieurs années. Ces champagnes d’un “nouveau” genre sont surtout portés par les marchés hors Europe. Car les Européens, et les Belges en particulier, sont plus conservateurs dans leur goût. “Il s’agit d’ailleurs d’un véritable défi”, explique Grégoire Van den Ostende. “L’enjeu belge, c’est d’inciter le consommateur à diversifier sa consommation de champagne, à découvrir les variétés moins traditionnelles.”

Si les Belges semblent réputés fins connaisseurs et amateurs de vin effervescent champenois, “le consommant même parfois de manière informelle tellement il est entré dans les moeurs”, cette boisson n’a pas la même histoire au-delà de l’Atlantique, où elle est restée un produit de luxe.

La stratégie du Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC, auquel est lié le Bureau du Champagne Benelux) est de maintenir tant que faire se peut sa connotation luxueuse et son association avec le “mode de vie à la Française”. Les Etats-Unis et l’Argentine, au même titre que le Vietnam et la Russie, n’ont pas (encore) protégé l’indication géographique Champagne.

La reconnaissance et la protection de cette appellation ont par contre récemment été mises en place en Chine et au Brésil, ce que le CIVC présente comme une avancée majeure. Prochain défi pour le terroir champenois: tenter de décrocher une reconnaissance comme patrimoine mondial de l’Unesco, catégorie “Paysages culturels”. Le dossier de candidature a été envoyé aux autorités françaises, qui devront éventuellement le valider et le transférer à l’Unesco. Ce n’est pas le produit en tant que tel, mais bien le paysage particulier et la culture de la zone AOC Champagne que le CIVC voudrait voir honorés. “La plupart des sites reconnus par l’Unesco connaissent par la suite une hausse du tourisme de 30%”, indique un représentant du CIVC.

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