L’Américain Liberty Global lance une OPA sur Telenet

Liberty Global, l’actionnaire américain majoritaire de Telenet, a l’intention de lancer une offre d’achat sur les 50 pc de Telenet qu’il ne possède pas encore, rapporte jeudi l’agence de presse Bloomberg. L’information a été confirmée par l’opérateur dans un communiqué.

Liberty Global, qui détient actuellement 50,04 pc des actions de Telenet, a l’intention d’offir 35 euros par action. D’après le Wall Street Journal, l’offre pourrait être lancée ce jeudi.

Il s’agit d’une prime de 13 pc par rapport au cours de mercredi. L’action Telenet avait alors clôturé à 31,10 euros. L’offre valorise l’entreprise de telecoms de Malines à hauteur de 3,5 milliards d’euros.

Telenet a par ailleurs annoncé jeudi augmenter ses prévisions pour l’exercice 2012 “grâce aux résultats semestriels solides et aux fortes ventes au troisième trimestre 2012”. La croissance des revenus devrait s’établir entre 7 et 8 pc, contre une prévision initiale comprise entre 5 et 6 pc.

Une reconnaissance pour les prestations de la société

Selon le patron de Telenet Duco Sickinghe, qui donnait une conférence téléphonique depuis New York jeudi, le fait que la société américaine Liberty Global souhaite reprendre totalement Telenet, est “une reconnaissance des prestations de l’entreprise”. Il a indiqué que rien ne changeait pour les clients, Telenet et Liberty Global collaborant déjà à plusieurs niveaux. “Cette collaboration devrait s’intensifier. Mais à court terme, cela ne changera pas beaucoup”, a-t-il précisé. Concernant son avenir en tant que CEO, le Néerlandais a précisé qu’il ne savait pas encore ce qui allait se passer.

Pour M. Sickinghe, une telle opération est une bonne chose pour la Flandre. “Une entreprise comme Telenet qui peut continuer à investir, est une bonne chose, selon moi, dans le contexte flamand”, a-t-il dit.

Une conquête expansionniste en Europe

Si Liberty Global est d’abord une société américaine, elle est principalement active en Europe. Elle y mène d’ailleurs une conquête expansionniste alors que la demande pour les services télécoms est en augmentation sur le câble. En 2011, Liberty a repris la société de câble allemande Kabel Baden-Württemberg pour 3,16 milliards d’euros. Et en 2009, Unitymedia avait été repris pour 3,5 milliards d’euros. L’Europe est le marché le plus important pour Liberty Global. Le groupe y est actif dans 11 pays représentant 18,4 millions de clients dont 2,15 millions de clients TV de Telenet. Liberty Global possède aussi des activités en Amérique latine. Le groupe a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 10 milliards de dollars (7,6 milliards d’euros).

Si l’Allemagne est le plus important marché de la société, la Belgique vient en seconde place. Aux Pays-Bas, en Pologne, en Suisse, en Autriche, en Slovaquie, en Hongrie et en République tchèque, Liberty Global contrôle le plus important câblo-opérateur UPC.

Le SETCa demande des précisions sur l’avenir

Les syndicats n’ont pas réagi avec sérénité à l’annonce de l’OPA de Liberty Global sur les actions restantes de Telenet. Le SETCa veut des précisions sur l’avenir de la société tandis que la LBC-NVK (CNE) adopte une position plus attentiste.

“Nous avons appris l’information ce jeudi matin par les médias. Ensuite, un conseil d’entreprise extraordinaire a été rapidement convoqué et de nombreuses réactions et interrogations ont émergé. Nous sommes dans l’impossibilité d’y répondre actuellement et demandons d’obtenir des précisions sur les projets d’avenir et sur l’emploi”, explique Marc Verboom du SETCa Malines.

“A terme, je ne sais pas si des emplois sont menacés. Mais Liberty Global dispose de plusieurs divisions en Europe et il n’est pas rare qu’une société américaine recherche des synergies”, ajoute-t-il.

A la LBC-NVK, on adopte plutôt une position attentiste. “A court terme, cela n’aura pas d’impact sur le personnel. Mais nous nous posons des questions sur cette société américaine. Est-elle satisfaite des marges bénéficiaires actuelles ou veut-elle davantage rapidement? Jusqu’à présent, Liberty Global avait peu d’influence, mais cela pourrait changer”, explique Magali Verhaegen du syndicat chrétien.

Le syndicat libéral CGSLB n’a pas de représentant au conseil d’entreprise et ne s’est donc pas exprimé sur cette affaire.

Trends.be, avec Belga

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