Kaesong, une fermeture qui coûte cher aux entreprises sud-coréennes

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Les entreprises sud-coréens qui étaient présentes dans la zone industrielle intercoréenne fermée à la suite de l’essai nucléaire et du tir de fusée nord-coréens ont demandé lundi une aide d’urgence à Séoul, évaluant leurs pertes à 590 millions d’euros.

Le 10 février, la Corée du Sud avait annoncé unilatéralement la suspension des opérations sur la zone industrielle intercoréenne de Kaesong, située en territoire nord-coréen à 10 kilomètres de la frontière.

Pyongyang avait alors expulsé tous les Sud-Coréens présents et saisi leurs avoirs, fermant de facto une initiative qui se voulait depuis son ouverture en 2004 un symbole de la réconciliation sur la péninsule.

Environ 53.000 Nord-Coréens travaillaient à Kaesong dans 124 entreprises manufacturières sud-coréennes, essentiellement dans la confection, l’électronique et la production chimique.

Jeong Gi-Seob, à la tête d’une association représentant ces entreprises contraintes d’abandonner machines, matières premières et produits finis, a expliqué que le prix à payer était très lourd.

Les pertes sont évaluées à 820 millions de wons (590 millions d’euros) et la fermeture de Kaesong va entraîner la suppression de 2.000 emplois en Corée du Sud, a-t-il dit.

“Lorsque Kaesong avait ouvert en 2004, nous avions fait confiance au gouvernement qui disait qu’elle ne serait pas concernée par la situation politique”, a-t-il déclaré à la presse. “Nous sommes dévastés (…) et avons besoin d’une aide d’urgence”.

Les autorités sud-coréennes ont annoncé une série de mesure provisoires pour aider ces entreprises et va prochainement lancer une enquête pour déterminer l’étendue exacte des dégâts.

Ces mesures sont “loin d’être suffisantes”, a déclaré M. Jeong, ajoutant que nombre de ces sociétés étaient menacées de faillite.

“Nous faisions partie de cette coopération intercoréenne rare et précieuse. Le gouvernement ne peut pas nous laisser mourir de cette façon”.

En 12 ans, les sociétés sud-coréennes estiment avoir versé l’équivalent de 560 millions de dollars de salaires aux autorités nord-coréennes supervisant les ouvriers travaillant à Kaesong.

Séoul juge que Pyongyang a pu utiliser une partie de ces sommes pour financer son programme balistique et nucléaire.

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