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Il est important pour l’Italie de garder ses marques de luxe

L’Italie perd la plupart de ses marques de luxe, on vient encore de le voir avec le rachat de Versace. La Belgique et l’Italie partagent, hélas ce mauvais point commun : elles n’arrivent pas à garder de véritables multinationales.

La réputation économique d’un pays se mesure aussi au nombre de multinationales dont le siège social se situe dans le pays. En Belgique, hélas, nous savons que la plupart de nos fleurons sont passés sous pavillon étranger depuis quelques années déjà. Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a d’ailleurs fait mal à notre amour-propre en déclarant fin 2017 qu’il ne voulait pas que son pays “termine comme la Belgique” qui “n’a plus qu’une seule entreprise internationale”, à savoir le brasseur InBev. La FEB a répondu en disant que ces propos étaient exagérés et ils le sont un peu, c’est vrai, mais la critique a surtout fait mal parce qu’elle n’est pas totalement infondée.

Aujourd’hui, les Italiens doivent se demander s’ils ne sont pas en train de subir le même sort que notre pays. Je fais le parallèle parce que le groupe de mode américain Michael Kors, réputé aux Etats-Unis pour ses sacs à main, vient de racheter la griffe italienne Versace. L’Italie, qui est au coeur de la mode, n’arrive plus à créer une multinationale de la mode. Au contraire, le pays voit toutes ses marques de luxe rachetées par des étrangers. Des groupes français comme LVMH ou Kering ont avalé des marques comme Fendi, Bulgari, Gucci ou Loro Piana. Les Français ne sont pas les seuls à lorgner sur les marques de luxe italiennes. Le Qatar a racheté Valentino, et les Hollandais ont pris le contrôle d’une marque comme La Perla. La rumeur parle maintenant de Ferrari et Trussardi, deux autres marques iconiques du luxe qui pourraient aussi passer sous pavillon étranger. La mode, ce n’est pas seulement du rêve, c’est aussi des emplois. On parle de 400.000 personnes pour l’Italie et d’un chiffre d’affaires de 54 milliards d’euros en 2017. Garder des marques de mode sur le territoire est aussi un enjeu économique. Pour le moment, les acheteurs étrangers ont souvent respecté le savoir-faire italien, mais demain qu’en sera-t-il ?

Les Italiens se consolent en se disant que tout n’est pas perdu, ils ont encore quelques marques indépendantes comme Prada, Armani, Dolce & Gabanna, Max Mara ou Ferragamo. Mais tout cela reste fragile, Armani, pour ne citer qu’un seul exemple, n’a pas d’enfants qu’en sera-t-il demain après son décès ?

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