HireRing 2.0, un nouveau site de rencontre pour recruteurs et employeurs

Sophie Vanderputten, CEO de HireRing © PG

Le secteur des services de recrutement profite du Covid-19 pour accélérer sa transformation numérique via l’économie des plateformes. La version 2 de HireRing, ” job board ” belge exclusivement destiné aux recruteurs, vient d’être lancée.

Hiring Hub (Royaume-Uni), Hunteed (France), Recruitifi (Etats-Unis) : les places de marché numérique de mise en relation entre recruteurs et employeurs fleurissent depuis de nombreuses années en ligne. Il manquait un acteur belge. Sophie Vanderputten l’a créé en 2018. ” Je sortais de 15 années d’expérience dans le recrutement, ce qui m’a conduite à créer la plateforme dont j’aurais rêvé durant ma carrière, explique-t-elle. Une carrière démarrée auprès de Volt Europe, qu’elle poursuivra sur le plan international pour Sun Microsystems. C’est chez ING qu’elle se retrouve de l’autre côté de la barrière : “Je suis alors devenue, à mon tour, cliente des agences de recrutement”.

La Belgique n’est pas isolée en matière de recrutement de profils spécialisés en pénurie.

Chasseuse de tête indépendante dès 2016, Sophie Vanderputten mène ses analyses de marché pour élaborer un lieu de rencontre virtuel entre l’entreprise qui embauche et les agences qui placent des candidats. Pendant ce temps, elle cumule une série de missions de consultance en RH. Le projet prend forme à l’été 2018 et la version initiale de HireRing est livrée en décembre de la même année. Une première en Belgique.

Le modèle est alors encore opaque, à dessein : l’employeur publie une offre de poste vacant et la prime qu’il est prêt à payer pour celle-ci. Un algorithme de matching soumet l’offre aux recruteurs spécialisés. A l’employeur de valider la collaboration avec trois recruteurs maximum.

2020 : un modèle plus agile et transparent

La version 2 lancée tout récemment change la donne. ” C’est à présent une plateforme ouverte, explique la CEO de HireRing. Les recruteurs ont une vue de l’ensemble des postes vacants. Ils peuvent alors se positionner sur des offres pour lesquelles ils disposent de candidats. Nous sommes dans la mise en relation numérique, en temps réel. La preuve : il faut généralement 30 minutes à l’employeur pour valider la collaboration avec les recruteurs. Cette validation a valeur de mandat. ” Elle permet aux recruteurs de démarrer immédiatement leur mission.

L’intérêt pour l’employeur est de définir le budget qu’il est prêt à consacrer pour externaliser le recrutement de certains de ses postes vacants. Aux agences de se positionner en fonction des budgets annoncés, ” sans mettre en avant des profils plus rentables, puisque la prime est fonction du salaire annuel “.

La Belgique n’est pas isolée en matière de recrutement de profils spécialisés en pénurie. Recruter en interne peut être une opération tentante, sauf si elle se solde par un échec. ” Si on fait le calcul, vouloir dénicher soi-même la perle rare prend parfois six mois ou un an, constate Sophie Vanderputten. Si on peine à la trouver, il faut alors confier la recherche à des consultants, dont le coût est prohibitif. ” Résultat : la facture est salée. Une place de marché est une solution ” moins onéreuse, puisqu’on démarre à 15 % du salaire annuel, contre 20 en moyenne. Nous sommes en période de repli économique avec le Covid-19, chaque euro compte “.

Contrairement à d’autres structures internationales, la cheffe d’entreprise auréolée d’un HR Excellence Awards en 2019 souhaite conserver une position de mise en relation, sans chercher à intervenir dans le processus même du recrutement. ” Nous ne collectons pas de données, pas de C.V. “, explique-t-elle. Une manière habile d’éviter le casse-tête du RGPD. ” Ce que nous faisons, c’est de l’analyse a posteriori, de l’analytique “, pour notamment connaître le taux de réussite des missions générées sur la plateforme.

Quid de la qualité ? ” La communauté est naturellement qualifiée par la plateforme, explique la responsable. Ainsi, quand un candidat est placé, il y a demande d’évaluation de part et d’autre, ce qui constitue un outil de certification sur la durée “.

Quel est l’effet de la crise du Covid-19 sur les chasseurs de tête ?

TRENDS-TENDANCES. C’est ” business as usual ” pour vous ?

SOPHIE VANDERPUTTEN. Pas vraiment non. J’observe que le marché s’est retourné avec le coronavirus. D’un marché où peu de candidats qualifiés étaient disponibles pour un grand nombre d’offres d’emploi en Belgique, nous venons de passer à un paysage où le nombre de postes est en recul… face à un nombre croissant de candidats. Le confinement est un moment idéal pour postuler : les gens ont le temps.

De là à changer de boulot une fois le calme revenu…

Exactement. La période est incertaine, certains vont perdre leur emploi. Il est normal qu’ils cherchent une alternative. On postule peut-être aussi par crainte ou par ennui. D’ailleurs, une fois le candidat invité à un test ou un entretien d’embauche, l’engouement retombe et on arrive parfois à l’expression ” finalement, je suis bien où je suis “.

Cela dit, la crise va faire des dégâts, tous les économistes le reconnaissent.

Oui, il faut être lucide, il y aura des faillites et donc des profils spécialisés de nouveau disponibles sur le marché. On ne reviendra pas à une situation en tous points pareille à la précédente, mais le marché va reprendre ses droits. Nous aurons plus de forces de travail disponibles pour les employeurs : cela va diminuer les difficultés de recruter pour une courte période.

En période de Covid-19, les chasseurs de tête rangent leurs armes ?

Ce n’est pas parce que les Belges sont à la maison que l’on ne recrute plus : des postes à pourvoir continuent d’être annoncés en ligne. Durant la crise, la plateforme apporte une solution assez concrète pour identifier les recruteurs adéquats et garantir une procédure de sélection rapide et efficace. Nous assurons quelque part la continuité naturelle de ce qui ne peut plus se faire en face à face. Crise sanitaire ou pas, c’est l’avenir des services de recrutement.

Combien ça coûte ?

Pour l’employeur : 199 euros/ offre d’emploi postée

Pour le recruteur : ? Gratuit pour toute utilisation sans accès aux postes, le ” matching ” est effectué par les algorithmes de HireRing

? 499 euros/mois pour un accès illimité aux postes disponibles

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