Hauts salaires : la Belgique à la traîne

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Si l’on compare les salaires des CEO de sociétés cotées en Bourse similaires et de même taille, c’est le Royaume-Uni qui arrive en tête, suivi de l’Allemagne. Par rapport à ses pays voisins, la Belgique n’est clairement pas à la pointe en matière de hauts salaires…

“Le niveau inférieur des salaires en Belgique est surtout imputable à la partie variable de la rémunération, indique Xavier Baeten, responsable du Vlerick Reward Centre, cité dans un communiqué. Il apparaît clairement que, si la rémunération fixe résiste à la comparaison, ce sont surtout les bonus qui s’avèrent inférieurs à ceux pratiqués dans les pays voisins. Le Royaume-Uni arrive en tête, les CEO y gagnant deux à trois fois plus qu’en Belgique et dans les autres pays européens considérés dans l’étude. Cette différence ne s’explique pas seulement par le niveau globalement plus élevé des bonus. L’autre explication est l’habitude plus généralisée des sociétés britanniques de faire appel à une rémunération à base d’actions.”

Cette rémunération à base d’actions varie fortement d’un pays à l’autre, précise le chercheur. Si, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, respectivement 70 % et 90 % des entreprises attribuent des actions à leurs CEO, ce pourcentage n’est que d’environ la moitié en Belgique et en France pour les grandes sociétés cotées en Bourse (c’est-à-dire celles affichant un bilan global supérieur à 500 millions d’euros).

Xavier Baeten a par ailleurs constaté que les salaires belges avaient à peine augmenté par rapport à 2007 : “Au niveau du Bel 20, ils ont même diminué (de 11 %), ce qui résulte surtout des bonus moins élevés octroyés en 2010 par rapport à 2007. L’étude révèle par ailleurs que de plus en plus de sociétés belges publient le salaire de leur CEO. En 2010, cela n’était pas encore légalement obligatoire mais cela l’est devenu depuis 2011. En guise de conclusion générale, nous ne pouvons donc certainement pas parler de hauts salaires exorbitants en Belgique. D’autre part, de nouvelles initiatives légales en la matière ne semblent pas (encore) être d’une nécessité immédiate.”

Hauts salaires en Belgique : les 4 principales conclusions de l’étude

– La médiane (observation moyenne) du salaire fixe du CEO s’élevait, en chiffres arrondis, à 640.000 euros (Bel 20), 350.000 euros (Bel Mid) et 280.000 euros (Bel Small).

– En 2010, le bonus représentait 76 % (Bel 20), 48 % (Bel Mid) et 34 % (Bel Small) du salaire fixe.

– Compte tenu de la réglementation fiscale spécifique, les stock-options (pouvant être exercées après un certain nombre d’années) constituent la forme la plus populaire de rémunération à base d’actions. On les retrouve toutefois avant tout dans le Bel 20 (67 %), plutôt que dans le Bel Mid (40 %) et le Bel Small (22 %). De façon générale, la rémunération à base d’actions s’avère moins populaire dans les sociétés cotées en bourse relativement petites, ce qui peut s’expliquer par la crainte de dilution.

– Par rapport à 2007, la rémunération totale a diminué dans le Bel 20 (médiane : 1,47 million euros) de 11 %, alors qu’elle a progressé dans le Bel Mid (médiane : 510.000 euros) et le Bel Small (médiane : 375.000 euros) de respectivement 12 % et 1 %. La chute au niveau du Bel 20 s’explique surtout par les bonus inférieurs (le bonus n’a augmenté que dans deux sociétés). En ce qui concerne les sociétés du Bel Mid, le salaire fixe et les bonus ont augmenté dans près de la moitié des entreprises. Quoi qu’il en soit, une augmentation de 12 % sur quatre ans reste plutôt limitée. Aux Etats-Unis, par exemple, les salaires ont progressé de 12 % en une seule année.

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