Grève de 24 heures dans les dépôts et les brasseries belges du brasseur AB InBev

Une grève de 24 heures a débuté mercredi dès 6h00 dans certaines brasseries (Louvain, Jupille, Hoegaarden et Leeuw-Saint-Pierre) et dépôts belges du brasseur AB InBev. Le mouvement est mené en front commun syndical. Les organisations de travailleurs demandent des garanties pour le travail du personnel et un calcul correct des salaires. Tant les ouvriers que les employés et les cadres prennent part à l’action.

“Que l’appel à la grève soit suivi partout prouve que les problèmes sont importants”, commente Kris Vanautgaerden, secrétaire syndical ACV/CSC. “Il y a un accord autour de la sécurité des emplois et des garanties de revenu, mais nous voulons étendre ces garanties.”

Les discussions sur la sécurité du travail et les garanties de revenu constituaient le premier point de l’agenda de la première réunion sur la convention collective de travail (CCT) mardi, situe le secrétaire syndical FGTB, Kris Croonenborghs. “Il y a tout de suite quelque chose qui a cloché. Alors que nous insistions sur l’extension de telles garanties, la direction a indiqué de manière arrogante qu’elle entendait les cadrer. Comme les positions n’ont pas pu se rapprocher après 3 heures de discussions, on a lancé un mot d’ordre de grève. Une nouvelle réunion autour de la CCT est prévue jeudi à 9h30”, ajoute M. Croonenborghs.

Selon lui, AB InBev ne parvient pas à verser correctement le salaire de ses travailleurs. “C’est lié au fait que la direction a sous-traité la gestion des salaires à une société de Prague avant de délocaliser le tout en Inde. Les problèmes n’ont fait qu’augmenter ces trois dernières années.”

Ces erreurs dans les paiements entraînent d’autres irrégularités dans la déclaration ONSS. “Comme les données ne sont pas traitées correctement en Inde, plusieurs jours de travail effectifs ne sont pas enregistrés comme il faut par le secrétariat social en Belgique. L’ONSS ne reçoit alors à son tour pas les bonnes données. Cela a une conséquence à terme sur le calcul de la pension”, poursuit M. Vanautgaerden.

Selon lui, tous ces problèmes s’expliquent par les grands changements effectués au sein du management d’AB InBev. “Tous les deux ans, de nouvelles têtes arrivent. Mais personne ne veut alors prendre la responsabilité et tous renvoient au passé ou à l’avenir lorsqu’on évoque ces problèmes. Nous voulons une solution et nous souhaitons que la direction ne minimise plus ce problème”, conclut le syndicaliste.

De son côté, le groupe brassicole a confirmé que ses dépôts et brasseries étaient touchés par une grève mercredi matin, mais ne pouvait pas encore estimer l’impact du mouvement sur l’activité. Le travail au siège à Louvain se poursuit.

La direction a précisé attacher beaucoup d’importance à un “climat social sain et constructif”. Privilégiant la concertation sociale, elle se refuse à commenter dans la presse le contenu des discussions avec les syndicats.

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