Ford pourrait fermer son usine de Genk

© Reuters

Le constructeur automobile américain Ford élabore actuellement un plan européen de restructuration qui prévoirait la fermeture de l’usine de Genk (Limbourg), rapporte jeudi le Wall Street Journal.

Les syndicats espèrent qu’il ne s’agit que de “pure spéculation”.
Ford voudrait optimiser ses profits en Europe en réduisant ses coûts, indique une source impliquée dans le plan dans le WSJ. Un porte-parole du constructeur n’a pas souhaité commenter l’information.

Selon le quotidien économique, la fermeture s’expliquerait par le
fait que l’usine de Genk – qui emploie quelque 4.000 personnes –
produit en premier lieu la “Mondeo Sedan”, un modèle très proche de la “Fusion”. Or, Ford étend ses capacités de production aux Etats-Unis et dispose déjà d’une usine au Mexique pour ce modèle.

“Nous allons nous renseigner ce jeudi après-midi auprès de la
direction européenne, à Cologne”, réagit Rohnny Champagne du syndicat ABVV. “Nous n’avons – à priori – pas de raisons de croire que la direction ne s’en tiendra pas aux accords passés avec la Région flamande en termes d’emploi. Mais il est clair que l’annonce d’un média tel que le Wall Street Journal suscite des inquiétudes.”

La presse flamande rapportait également jeudi que les travailleurs
du site limbourgeois pourraient être contraints à 36 jours de
chômage économique durant le dernier trimestre de 2012. C’est ce qui ressort d’un planning provisoire des jours de chômage économique que les quotidiens Het Belang van Limburg et Gazet van Antwerpen ont pu consulter. La crise induit une baisse des demandes de grosses voitures, le type de véhicules produits à Genk. Les demandes pour les Ford Mondeo sont également en baisse dans l’attente de la sortie du nouveau modèle.

La direction prévoirait 36 jours de chômage économique entre octobre et décembre. L’usine fermerait 21 jours en octobre et novembre et tout le mois de décembre, une semaine de congé collectif étant prévue et l’usine ne travaille pas la première semaine de décembre.

Les syndicats de l’usine rencontrent ce jeudi le patron, Stephen Odell, à Cologne. Ils espèrent savoir enfin quand la production de la nouvelle Mondeo débutera.

“Les emplois sont donc garanti au moins jusque 2020”

La direction de Ford Belgique est partagée quant à l’information du Wall Street Journal selon laquelle le constructeur américain envisagerait de fermer son usine de Genk. “Il est regrettable que la mèche soit à nouveau allumée et que nous ayons à répéter notre discours sur la sécurité de l’emploi, mais nous comprenons que les travailleurs demeurent inquiets tant que la direction européenne n’aura pas communiqué concrètement sur le plan de restructuration”, indique le porte-parole Jo Declercq. “La direction européenne a confirmé il y a quelques mois son engagement en termes d’emploi auprès des syndicats de Ford Genk et de la Région flamande”, rappelle M. Declercq. “Les emplois sont donc garanti au moins jusque 2020. Nous n’avons aucune information nous permettant de croire que ce ne sera pas le cas.”

Le porte-parole comprend cependant l’inquiétude des travailleurs. “Ford a annoncé que des économies étaient nécessaires. Tant que les plans ne seront pas concrets, tous les sites européens craindront d’en faire partie. La situation de Genk n’est – à ce titre – pas différente de celle des usines anglaises et allemandes.”

Trends.be, avec Belga

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