Fini la SMart, Deliveroo met en place son propre modèle de travail

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Deliveroo, le service de livraison de repas à domicile, a renoncé à recourir aux coursiers embauchés sous contrat de travail par la coopérative SMart. Les coursiers sont renvoyés dans la jungle, dénonce l’UBT.

Deliveroo a en effet précisé mercredi soir qu’elle a mis en place un modèle qui offre plus de flexibilité aux coursiers que le dispositif de la SMart. “Deliveroo prend toujours des décisions allant dans les meilleurs intérêts de ses coursiers partenaires et ce nouveau modèle leur permet d’organiser leur travail autour de leur vie et non l’inverse”, estime la société.

Depuis le mois de juin, Deliveroo a testé un modèle de travail freelance indépendant et flexible. “Dans le cadre de ce nouveau modèle, les coursiers se verront proposer un nouveau contrat en tant que travailleurs indépendants et recevront une rémunération pour chaque livraison effectuée: 7,25 euros pour les travailleurs indépendants et 5 euros pour les étudiants indépendants. Les coursiers pourront également travailler avec d’autres plateformes s’ils le souhaitent et continuer à avoir la liberté de décider quand et comment ils travaillent”, précise le service de livraison de repas.

“Deliveroo n’a pas l’intention de mettre en place la loi De Croo”

Une phase de transition est prévue jusqu’à la fin janvier 2018. Deliveroo organisera plusieurs sessions d’information pour les coursiers afin de leur expliquer ce nouveau modèle et de les assister pendant cette transition. “Deliveroo n’a donc pas l’intention de mettre en place le cadre actuel de la loi sur l’économie collaborative (loi De Croo)”, précise-t-il encore.

Selon le modèle développé, les coursiers pourraient gagner, selon Deliveroo, jusqu’à 16 euros de l’heure pour les indépendants et 11 euros pour les étudiants-indépendants contre 9,31 euros en moyenne actuellement.

“Les coursiers de Deliveroo sont au coeur de toutes nos activités. C’est pourquoi nous lançons aujourd’hui un modèle plus attractif pour les travailleurs indépendants leur permettant d’accroître leurs revenus tout en bénéficiant de plus de flexibilité. C’est une façon de travailler qui marche à travers l’Europe, et en Belgique comme partout nous ferons en sorte que les coursiers bénéficient de la croissance de Deliveroo”, souligne Mathieu De Lophem, general manager de Deliveroo pour le Benelux.

Par ailleurs, en terme d’assurance, Deliveroo a précisé qu’une responsabilité civile s’appliquait aux coursiers et que des discussions étaient en cours avec des assureurs pour aller plus loin, vers un modèle qui s’applique dans plusieurs pays européens.

Les coursiers renvoyés dans la jungle

Les coursiers de Deliveroo sont renvoyés dans la jungle, dénonce ce jeudi l’Union Belge du Transport (UBT) dans un communiqué. Pour la centrale professionnelle de la FGTB en charge des transports, “le gouvernement des droites démantèle les droits des travailleurs et Deliveroo participe allègrement à cette oeuvre de démolition.”

“Juste au moment où l’UBT engage des négociations en vue de conclure un accord visant à améliorer les conditions de travail des coursiers à vélo de Deliveroo, celle-ci nous fait savoir qu’elle ne souhaite plus poursuivre l’actuel régime de travail”, déplore le syndicat. “Ce régime consistait en des contrats de chaque fois trois heures payées au salaire minimum avec des conditions de travail précaires, régime jugé apparemment encore trop avantageux par Deliveroo”, critique l’UBT.

Le syndicat avance cinq revendications: il réclame des contrats de travail rémunérés au salaire horaire sectoriel (secteur du transport), une assurance contre les accidents du travail, des équipements adéquats de protection individuelle, une indemnité-vélo et une indemnité-GSM et, enfin, une vraie concertation sociale.

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