EXCLUSIF: Blocage autour du nouveau CEO à Charleroi Airport

© Montage Belga/PG

La nomination du nouveau CEO de BSCA, gestionnaire de l’aéroport de Charleroi, est plus que jamais paralysée, tout comme la désignation du comité stratégique. En cause : l’actionnaire minoritaire italien Save, qui entend peser de tout son poids dans les dossiers stratégiques de l’aéroport. Et notamment imposer son propre candidat.

La tension monte à l’aéroport de Charleroi entre les administrateurs de la première heure et son premier actionnaire véritablement “privé”. Et pour cause : le groupe Save, l’actionnaire italien minoritaire (27,65 %) de BSCA, est bien décidé à peser de tout son poids dans les dossiers stratégiques de l’aéroport.

Fort d’une avantageuse convention d’actionnaires signée en mai 2009, la société italienne d’exploitation d’aéroports a ainsi pris la décision de geler la procédure de recrutement du nouveau CEO. Les gestionnaires de l’aéroport avaient mandaté le bureau de chasseur de têtes Hudson pour sélectionner un nouveau patron suite à l’éviction de Marcel Buelens. Une short-list de cinq noms avait même été arrêtée et étudiée en février dernier. Seulement voilà, le consortium mêlant Save au Holding communal (Dexia) a posé son veto sur la procédure pour avancer son propre candidat, Paolo Simioni.

Cette initiative n’est pas du goût des administrateurs publics. Ceux-ci craignent en effet qu’à ce poste, Paolo Simioni joue davantage la carte du développement de Save que celle de l’aéroport… “Le professionnalisme de Paolo Simioni n’est pas à démontrer mais lui accorder le poste de CEO risquerait d’entamer son impartialité”, s’inquiète un proche du dossier.

On se souvient que le groupe italien avait fait des pieds et des mains pour inscrire, dans la convention, un montant de 700.000 euros par an relatif à des services que Save aurait accomplis à l’aéroport de Charleroi. Cette demande avait été refusée à l’époque mais revient sans cesse dans l’actualité. “Save veut des compensations supplémentaires par rapport à son apport opérationnel, ce qu’il a déjà dans la convention avec un dividende privilégié, mais c’est insuffisant à ses yeux”, confie un administrateur.

Pour sortir de l’impasse et dénicher un nouveau pilote pour l’aéroport, certains administrateurs encourageraient une candidature interne… qui ne serait autre que le trio de managers en place : Jean-Jacques Cloquet pour la gestion journalière, Denis Tellier comme directeur financier et Patrick Lambrechts, le directeur technique. Une contre-proposition rejetée par Save, qui préfère proposer le duo Jean-Jacques Cloquet-Paolo Simioni.

Valéry Halloy

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